Question de M. GOUTEYRON Adrien (Haute-Loire - RPR) publiée le 03/03/1999

M. Adrien Gouteyron attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la nécessaire modernisation de la ligne SNCF Le Puy-en-Velay-Saint-Etienne. Il lui indique que cette ligne souffre de problèmes d'infrastructures : le matériel, âgé de plus de quarante ans, souffre d'évidents problèmes d'obsolescence : autorail X 2008 issu des années cinquante, remorques vétustes et en mauvais état. Il lui indique d'autre part que l'augmentation du nombre de voyageurs entraîne la nécessité d'augmenter les cadences : ainsi la ligne Bas-Monistrol a vu augmenter sa fréquentation de 20 %. C'est pourquoi, il lui demande comment il entend promouvoir la modernisation d'une ligne qui ne saurait pâtir d'un éventuel désengagement de la part de l'Etat au profit d'autres choix prioritaires.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 12/05/1999

Réponse apportée en séance publique le 11/05/1999

M. Adrien Gouteyron. Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur la ligne Le Puy-en-Velay-Saint-Etienne. Je
m'empresse de le dire, cette ligne SNCF n'est évidemment pas du tout en concurrence avec la route - je pense ici en
particulier à la RN 88, pour laquelle, vous le savez, nous réclamons des aménagements - puisqu'elle n'emprunte pas le
même itinéraire. En effet, la ligne SNCF passe par la vallée de la Loire jusqu'à Monistrol-sur-Loire. Il s'agit donc de deux
modes de transport, non pas concurrents, mais tout à fait complémentaires.
Cette ligne SNCF est tout à fait essentielle pour la Haute-Loire. Son trafic connaît d'ailleurs une augmentation
significative de 15 % à 20 % de voyageurs supplémentaires chaque année. Quant à la fréquence, avec huit allers et
retours entre le Puy-en-Velay et Saint-Etienne, elle est satisfaisante, mais on la souhaiterait plus grande encore.
Surtout, monsieur le ministre, cette ligne mérite des aménagements. Ne parlons pas du tracé sinueux, dont j'ignore s'il
peut faire l'objet de modifications substantielles. Il n'en est pas de même des matériels utilisés. Les autorails de type X
2008 qui, je crois, datent des années cinquante, sont obsolètes, inadaptés et inconfortables. Les voyageurs demandent
leur remplacement. Il s'agit donc d'acquérir de nouveaux matériels. Peut-on espérer, monsieur le ministre, que ces
acquisitions seront réalisées rapidement ?
Enfin, cette ligne SNCF compte, sur son parcours, cinq arrêts dits secondaires et six arrêts principaux, parmi lesquels
celui de Vorey-sur-Arzon. Cette gare est, depuis quelque temps, télécommandée à partir du Puy-en-Velay. Il n'y a donc
plus de personnel, ce qui fait que les voyageurs ne sont plus accueillis et les locaux ne sont plus chauffés. Y a-t-il là,
pour la SNCF, une telle économie ? En tout cas, la situation n'est pas satisfaisante pour les voyageurs et mérite
examen. Monsieur le ministre, pouvez-vous me dire ce que vous en pensez ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le sénateur, comme vous
le savez, depuis maintenant presque deux ans, le Gouvernement met en oeuvre une politique ferroviaire ambitieuse qui
repose sur l'organisation d'une meilleure complémentarité entre les différents modes de transport. Elle se traduit par une
véritable dynamique de reconquête des trafics de voyageurs et de marchandises au profit du rail sur l'ensemble du
territoire et, au-delà, dans toute l'Europe.
Le volume global des voyageurs transportés par la SNCF est en très nette augmentation et les excellents résultats de
la ligne Le Puy-en-Velay-Saint-Etienne participent d'un élan général du trafic ferroviaire dans notre pays, élan dont nous
ne pouvons que nous réjouir.
Cela est d'autant plus remarquable que, comme chacun le sait, le train a beaucoup souffert, dans un passé encore
récent, d'une politique d'investissements trop exclusivement axée sur la grande vitesse.
Le Gouvernement attache donc aujourd'hui une grande importance à la modernisation du réseau classique, pour lutter
contre un certain déclin.
Tout en poursuivant le développement du réseau à grande vitesse, le Gouvernement a décidé que la participation de
l'Etat pour le financement de ces investissements ferroviaires serait portée à au moins 500 millions de francs dans le
cadre des prochains contrats de plan Etat-régions, ce qui représente un doublement des crédits engagés par le
précédent gouvernement.
S'agissant de la ligne Le Puy-en-Velay-Saint-Etienne, je suis tout à fait conscient de l'intérêt qu'elle présente pour
l'aménagement et le développement des territoires qu'elle irrigue. Comme vous le soulignez, monsieur le sénateur, les
voyageurs, plus nombreux, qui utilisent cette ligne attendent une amélioration des fréquences et des dessertes qui
soient également assurées par du matériel plus confortable. Pour ce qui est de la gare que vous citez, je vais faire
étudier le problème par mes services.
Il a ainsi été décidé, avec la SNCF, d'entreprendre un programme d'amélioration des services. Celle-ci étudie,
parallèlement à l'amélioration des dessertes entre Saint-Etienne et Lyon, une recomposition de l'offre entre
Saint-Etienne et Le Puy qui se traduira, dès la rentrée de septembre 1999, par une augmentation du nombre d'allers et
retours entre ces deux villes, actuellement égal à huit par jour.
La meilleure façon de satisfaire les besoins de déplacements régionaux serait, dans ce cas, la mise en service de
matériels modernes et très performants comme les automoteurs TER X 72 500 ou les nouveaux autorails X 73 500. Les
modalités de renouvellement du matériel circulant sur la ligne font actuellement l'objet de négociations entre la région
Auvergne, le conseil général de la Loire et la SNCF. Je souhaite, comme vous, qu'elles aboutissent rapidement.
M. Adrien Gouteyron. Je vous remercie, monsieur le ministre.

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