Question de M. LORRAIN Jean-Louis (Haut-Rhin - UC) publiée le 18/03/1999

M. Jean-Louis Lorrain appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les derniers événements climatiques en Suisse et en Autriche. Les médias ont largement diffusé les informations relatives aux récentes avalanches qui ont eu lieu à Evolène et dans le Tyrol autrichien, les 23 et 24 février, et nous avons beaucoup entendu parler du pont aérien, du ballet des hélicoptères allemands et américains venus secourir leurs ressortissants bloqués dans le village de Galtuer. Nous avons appris que sept Français ont péri dans les avalanches suisses mais nous n'avons eu aucun détail sur les secours français à nos ressortissants séjournant en Suisse. Très peu de précisions nous ont été fournies sur le sort des Français qui se sont trouvés pris au piège de cette météo désastreuse en Autriche et sur les moyens que le Gouvernement français a mis à leur disposition pour les en sortir, si ce n'est que l'Agence France Presse (AFP) mentionnait l'envoi tardif - vendredi 26 février - sur place, de cinq Super Pumas et d'un Transall qui ne sont repartis que samedi dans l'après-midi. Il croit savoir que l'Autriche avait demandé mardi soir, 23 février, l'aide de l'Allemagne, des Etats-Unis, de la France, la Grande-Bretagne et la Suisse. Un journal local a rapporté le cas d'Alsaciens séjournant en Autriche obligés de rentrer chez eux, par leurs propres moyens, en laissant la majorité de leurs effets personnels sur place. Quels sont les dispositifs mis en place par la France dans les circonstances précitées, en Suisse et en Autriche, et, de façon générale, quels sont les secours systématiquement planifiés dans des cas de figure semblables ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 13/05/1999

Réponse. - Il convient de rappeler à l'honorable parlementaire que, d'une manière générale, des pays comme la Suisse et l'Autriche disposent, tout comme la France, de moyens de secours et d'information du public appropriés pour faire face à des situations d'urgence et que la mise en place de tels moyens depuis notre pays répond à des demandes bien spécifiques. En effet, à Evolène, en Suisse, où deux familles françaises ont eu à déplorer la perte de sept membres, les opérations de secours ont été entièrement assurées par les autorités valaisanes qui ont évacué l'ensemble des personnes menacées ou bloquées dans les stations sinistrées ou isolées. Pas un seul compatriote, sur les 50 000 Français en vacances sur la zone, n'a exprimé la moindre doléance à ce sujet bien que les conditions météorologiques du moment ne facilitaient pas les opérations de secours et d'évacuation. En revanche, dans les nombreuses stations d'hiver autrichiennes qui hébergeaient un très grand nombre d'étrangers, la situation a, semble-t-il, été quelque peu différente. A Galtür, où le nombre des victimes de l'avalanche a dépassé la centaine, l'ampleur de la catastrophe et l'importance des moyens à mettre en uvre ont conduit l'Autriche à solliciter l'assistance des pays voisins. Dès que les autorités autrichiennes nous en ont formulé la demande, cinq Super Puma et un Transall, mobilisés dès le lendemain des avalanches, se sont rendus là où ils étaient requis. Ils ont ainsi contribué à l'évacuation de 300 personnes bloquées dans les vallées isolées. Il n'y a eu aucun retard dans la mise en uvre de notre assistance. L'honorable parlementaire sait bien, d'autre part, qu'en pareilles circonstances, les secours concernent les personnes, victimes ou exposées à un danger, qu'il y a lieu d'évacuer pour les mettre en sécurité. En aucun cas, ils ne portent sur les effets personnels ou les véhicules. Dans la mesure où il n'y avait pas de danger pour eux, plusieurs de nos compatriotes ont d'ailleurs préféré demeurer sur place plutôt que d'abandonner leurs bagages ou leur véhicule. Tant en Suisse qu'en Autriche, nos services diplomatiques et consulaires sont restés en étroite liaison avec les autorités locales pour être à même de porter assistance à ceux de nos compatriotes qui en avaient besoin, s'assurer que ceux qui le souhaitaient étaient bien évacués, et informer leurs familles en France de leur situation. Des contacts directs étaient établis quotidiennement avec des groupes de compatriotes munis de téléphones portables. Enfin, l'honorable parlementaire n'ignore pas qu'il appartient à tout voyageur de se prémunir par le biais d'une assurance contre tout événement susceptible d'interrompre son séjour à l'étranger (maladie, accident, etc.). A défaut, il lui appartient d'en assumer seul les frais.

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