Question de M. RAFFARIN Jean-Pierre (Vienne - RI) publiée le 06/05/1999

M. Jean-Pierre Raffarin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur des chiffres régulièrement évoqués dans la presse, concernant la fuite des cerveaux français à l'étranger. La proprtion de jeunes diplômés quittant notre pays pour construire leur avenir à l'étranger, notamment en Grande-Bretagne et aux USA, atteint, semble-t-il, un réel niveau de gravité. Le Gouvernement dispose-t-il des outils de mesure nécessaire à l'appréciation de cette gravité ? Quelles sont les analyses et les actions que développe le Gouvernement pour faire face à cette fuite des cerveaux ?

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 09/12/1999

Réponse. - Le départ de jeunes diplômés français à l'étranger ne constitue pas une fuite des cerveaux mais correspond à une nécessaire mobilité dans un contexte de mondialisation des connaissances et d'ouverture sur d'autres cultures. En 1996, on comptait 225 000 Français aux Etats-Unis. La même année, 937 ont pu recevoir la carte verte sur la base de leur compétence professionnelle et 2 257 ont été naturalisés. Pour le nombre d'immigrants aux Etats-Unis, la Grande-Bretagne se situe au 17e rang et l'Allemagne au 29e rang ; la France n'apparaît pas dans les trente premiers pays. Parmi les 9 000 Français résidents permanents et titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur en science et ingénierie, la majorité d'entre eux, près de 60 %, ont effectué leurs études secondaires sur le territoire américain et près de 70 % y ont obtenu leur diplôme de plus haut niveau. Il est vrai que l'on assiste, depuis quelques années, à une croissance de la présence de jeunes docteurs français en stage post-doctoral aux Etats-Unis. Ce phénomène s'explique à la fois par la forte attraction qu'exerce ce pays, premier acteur mondial de la recherche-développement, et par les difficultés que rencontrent, dans quelques disciplines, certains jeunes scientifiques français pour s'insérer dans le marché du travail. La France se situe au huitième rang pour les post-doctorants accueillis dans les laboratoires universitaires américains, ce qui est un signe de la vitalité de la recherche française et de l'intérêt que lui portent les Etats-Unis. Les universités américaines recensent environ 2 300 " scholars " français par an. Ces derniers sont des visiteurs temporaires souvent dotés d'un visa J1, en pratique des post-doctorants, des universitaires ou des chercheurs en mission ; les post-doctorants sont minoritaires parmi ces " scholars ". Traditionnellement le stage post-doctoral est particulièrement développé en biologie. D'après une enquête réalisée par l'ambassade de France à Washington en 1997, il apparaît que la plupart des jeunes Français interrogés gardent un intérêt marqué pour la France et souhaitent y rentrer pour entamer une carrière dans l'enseignement supérieur ou la recherche publique. Le recrutement des jeunes chercheurs, expatriés ou non, demeure une priorité du Gouvernement en matière de gestion des ressources humaines dans l'enseignement supérieur et dans les organismes publics de recherche. En outre, les mesures financières incitatives prises dès l'automne 1998 en faveur de l'accueil des post-doctorants dans les PME-PMI pour la réalisation d'un projet scientifique et technologique innovant participent de cette politique volontariste visant à offrir aux jeunes chercheurs français la possibilité de s'insérer dans la vie professionnelle et le tissu économique national.

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