Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - UC-R) publiée le 27/05/1999

M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conclusions auxquelles la Bundesbank est parvenue dans son rapport mensuel du mois de mai. Il lui rappelle, en effet, que dans ce document la banque de Francfort pointe l'écart de plus en plus grandissant qui sépare les économies fragiles de l'Allemagne et de l'Italie de celles qui continuent à afficher une croissance en progression constante, comme le Portugal, l'Irlande ou le Portugal. Cette hétérogénéité des économies des pays de l'Euro 11 pose naturellement le problème de l'impact d'une politique monétaire unique sur des pays qui, d'un point de vue économique, sont structurellement différents. A cet égard, les derniers indicateurs, récemment publiés en Allemagne et en Italie, où l'on parle de plus en plus ouvertement de " récession ", semblent bien confirmer les pronostics pessimistes de la Bundesbank. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer les solutions qui lui paraissent susceptibles d'être envisagées pour que soient jugulés les risques évidents liés à cette disparité très nette des économies des pays de la zone Euro.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 30/12/1999

Réponse. - Les derniers chiffres disponibles ne montrent pas de profonde divergence entre les taux d'inflation des pays en rattrapage de la zone euro et celui observé en moyenne dans la zone euro. Eurostat estime que, en octobre 1999, l'inflation était de p 1,4 % dans la zone euro prise dans son ensemble, de p 2,4 % en Espagne et de p 2,8 % en Irlande, pays qui connaissent ces dernières années des taux de croissance très élevés (respectivement p 3,8 % et p 9 %). En outre, pour ces deux pays, le différentiel d'inflation avec le reste de la zone euro s'est stabilisé depuis le début de l'année 1999. L'objectif de la Banque centrale européenne d'assurer la stabilité des prix en moyenne dans la zone euro l'a conduite à définir des taux d'intérêt qui, en moyenne, sont plus adaptés mais qui peuvent poser des problèmes aux pays dont l'activité n'est pas en phase avec celle des autres économies de la zone euro. C'est alors notamment à la politique buddgétaire que revient le rôle d'assurer un meilleur équilibre macro-économique. Elle doit ainsi jouer un rôle stabilisateur en laissant jouer de manière contracyclique les stabilisateurs automatiques en recettes, tout en assurant le respect des engagements de dépenses. Ceci renforce la nécessité, depuis longtemps, soulignée par la France, de coordonner les politiques économiques, et notamment les politiques budgétaires. Cette coordination est déjà réalisée dans le cadre d'exercices institutionnels (examen des programmes de stabilité et de convergence des Etats membres et définition des grandes orientations des politiques économiques des Etats membres de l'Union) ou plus informel (rôle de l'Euro 11).

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