Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 23/09/1999

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les récentes recommandations données par notre ambassade à Kiev à l'ensemble de nos ressortissants se trouvant actuellement sur le territoire national ukrainien. En effet, l'ambassade de France à Kiev a adressé à l'ensemble des ressortissants français se trouvant actuellement en territoire ukrainien une série de recommandations incitant ces derniers à ne pas demeurer en Ukraine entre le 20 décembre 1999 et 17 janvier 2000 du fait de l'existence d'un risque nucléaire. C'est ainsi que, selon diverses informations, le personnel de notre ambassade sera limité durant cette période et que des mesures permettant d'étanchéiser les bâtiments et permettant de se procurer des comprimés d'iode semblent être en passe d'être prises. Ainsi, il apparaît que bien que peu vraisemblable, l'hypothèse d'un incident nucléaire inhérent au passage à l'an 2000 ne soit pas inexistante. Au regard de cette situation il lui demande si de tels risques existent bel et bien.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/12/1999

Réponse. - Les sources de presse selon lesquelles l'ambassade de France à Kiev aurait décidé de prendre des mesures préventives de réduction du personnel font sans doute référence aux éléments alarmants, rendus publics cet été par une dépêche de l'agence France Presse et faisant état notamment de mesures de réduction du personnel de l'ambassade de France. Le ministère des affaires étrangères rappelle que le contenu de cette dépêche avait aussitôt été démenti par son porte-parole comme étant une rumeur sans fondement réel. Selon les renseignements recueillis auprès des experts du secteur, l'autorité de sûreté ukrainienne a préparé un programme strict de mesures préventives et adressé les demandes précises à chaque centrale. Ces mesures ont été rendues publiques via le site Internet de l'AIEA. En décembre 1998, les centrales nucléaires ukrainiennes ont adopté la méthodologie de l'AIEA comme base de leurs démarches respectives pour le passage à l'an 2000. L'AIEA a réalisé en avril une révision du site de Tchernobyl et une mission complémentaire en septembre. WANO (World Atomic Nuclear Operators) a effectué une visite en octobre. EDF a participé à l'action de sensibilisation et de vérification des sites dans le cadre des programmes Phare et Tacis de l'Union européenne et a détaché un ingénieur pour participer à la mission de WANO en Europe de l'Est. Le ministère des affaires étrangères a pour sa part mené depuis 1998, par l'intermédiaire de ses représentations diplomatiques et consulaires, une action de sensibilisation des différents pays au passage informatique à l'an 2000. Il diffuse actuellement sur son site Internet, rubrique " Conseils aux voyageurs ", un avertissement général sur les dysfonctionnements susceptibles de résulter à l'étranger du passage à l'an 2000. Ce texte est complété, dans chaque fiche pays, par les informations recueillies par nos ambassadeurs et auprès de divers organismes internationaux sur l'état de préparation de ces pays. En ce qui concerne l'Ukraine, les experts internationaux - dont l'AIEA - estiment que les centrales nucléaires, étroitement surveillées, ne représentent pas un risque particulier. Ils fondent leur argumentation sur le fait que les problèmes ne sont pas liés à l'informatique et que le passage à l'an 2000 n'altère pas la situation. Les représentations diplomatiques et consulaires françaises se sont préparées au bogue, certaines d'entre elles ont complété leurs stocks de sécurité pour faire face à toute éventualité.

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