Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 11/11/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'article paru à la page 4 du quotidien Le Figaro du 27 octobre 1999 sous le titre " Dix ans après la "révolution" roumaine ; les orphelinats de la honte " et dans lequel son auteur indique qu'en Roumanie " le système de santé est frappé de plein fouet par la crise économique. Malgré la mise en oeuvre d'une réforme, la situation des foyers-hôpitaux pour enfants handicapés reste désastreuse ". Il lui demande quelle est et quelle va être l'aide apportée par la France à l'amélioration en Roumanie de ces foyers-hôpitaux.

- page 3680


Réponse du ministère : Coopération publiée le 03/02/2000

Réponse. - La crise économique et sociale que connaît la Roumanie depuis bien avant sa transition vers l'économie de marché se traduit par la paupérisation massive d'une partie importante de la population, l'augmentation inquiétante de la criminalité, de l'agressivité et des comportements déviants et la diminution de toute forme de cohésion et de solidarité sociale. Dans un tel contexte, les enfants en situation de vulnérabilité sont des victimes désignées, en particulier les enfants handicapés psychiques et moteurs, confiés par leurs familles à des foyers-hôpitaux, dénués de tout moyen, dans lesquels ils sont enfermés. La réponse à cette tragique situation doit se situer à deux niveaux. Tout d'abord, la prise en charge et la diminution des souffrances relèvent de l'approche humanitaire. Un programme d'aide d'urgence aux institutions pour enfants a été décidé en août 1999. Il vise les soixante-dix-neuf institutions réparties dans les dix-huit départements roumains et porte sur 4 millions de francs. Cette aide consiste en un appui en denrées alimentaires et produits d'hygiène dont la distribution a été faite par les ONG Solidarités, Médecins du monde et Handicap international. Cet apport en nature a permis de faire le relais avec les moyens budgétaires dégagés par le Gouvernement roumain. Mais au manque de moyens matériels qui se traduit par la sous-nutrition et le mauvais état de santé général (sans citer le nombre important de cas de sida pédiatrique suite à des injections pratiquées avec du matériel non stérilisé), s'ajoute la maltraitance institutionnalisée dont sont victimes ces enfants. Des ONG françaises, notamment Médecins du monde et la Croix-Rouge française, ont entrepris des actions de sensibilisation et de formation auprès des personnels de ces institutions, pour diminuer puis abolir la violence faite à ces enfants et les amener à adopter des comportements plus humains. Ces actions bénéficient d'un soutien dans le cadre du programme européen " Leonardo ". Enfin, un complément de financement bilatéral est actuellement à l'étude afin d'en élargir le bénéfice à un nombre plus important de personnels sociaux et hospitaliers.

- page 402

Page mise à jour le