Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 02/12/1999

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation en Yougoslavie. Il souhaiterait savoir s'il ne faudrait pas renforcer notre dispositif à Belgrade afin d'avoir un dialogue avec les diverses forces politiques, les milieux intellectuels et la presse. Nous disposons en Serbies d'un capital de sympatie qu'il faudrait pouvoir utiliser pour défendre nos valeurs et nos convictions. La reprise d'une action culturelle paraît également souhaitable.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 20/01/2000

Réponse. - Les autorités françaises sont convaincues de la nécessité de briser l'isolement de la population serbe et de lui apporter un soutien concret, sans pour autant se compromettre avec le régime en place. La France y travaille tout particulièrement avec ses partenaires de l'Union européenne. L'UE a ainsi décidé de fournir à la Serbie une aide humanitaire (62 millions d'euros pour 1999) ainsi qu'une assistance d'urgence aux municipalités serbes sous forme d'énergie (dans le cadre du programme " énergie pour la démocratie ", qui a débuté dans les villes de Nis et Pirot en novembre et devrait être étendu à d'autres municipalités d'opposition). L'Union européenne apporte également son soutien à l'opposition démocratique serbe et a rappelé à plusieurs reprises sa disposition à apporter une aide à la reconstruction à une Serbie démocratique. Enfin, au sein de l'UE, la France plaide en faveur d'une adaptation du régime des sanctions, se traduisant par la levée progressive de celles qui visent la population (embargo aérien et pétrolier) et le renforcement de celles qui touchent directement le régime. Sur le plan bilatéral, les autorités de la République fédérale de Yougoslavie ont notifié, le 26 mars dernier, la rupture des relations diplomatiques entre la France et la RFY (faisant de même avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne). Depuis cette date, la France ne dispose plus d'ambassade à Belgrade. La protection des intérêts français est assurée par l'ambassade de Suisse, au sein de laquelle une " section d'intérêts ", dirigée par un diplomate français, a été ouverte. La France a commencé, en dépit de la difficulté de la situation, à apporter son soutien à différents projets et organisations. Trois domaines prioritaires ont pu être ainsi identifiés : les projets humanitaires, les organisations de défense des droits de l'homme et les média indépendants et enfin le soutien aux intellectuels indépendants. Au total, l'aide française s'élève à 7 millions de francs. L'école française de Belgrade a par ailleurs repris ses activités au mois de septembre sous la direction d'un professeur français. Le ministère des affaires étrangères développe également les contacts avec les maires des villes d'opposition, à qui il est nécessaire d'apporter un soutien concret et s'emploie à les mettre en contact avec des collectivités locales françaises. Enfin, la France entretient, depuis plusieurs années déjà, des relations régulières et de confiance avec les principaux dirigeants de l'opposition serbe qui ont été reçus à plusieurs reprises par le ministre des affaires étrangères (notamment M. Djindjic, président du parti démocrate, et M. Dinkic, responsable du groupe G17, en septembre dernier ; M. Draskovic, président du parti serbe du renouveau, en octobre).

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