Question de M. PELLETIER Jacques (Aisne - RDSE) publiée le 24/02/2000

M. Jacques Pelletier appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation des déficients visuels face à la mise en place de l'euro qui entrera de plain-pied dans le quotidien de l'ensemble des Européens le 1er janvier 4002. Cependant, un grand nombre d'Européens en seront exclus si nous n'y prêtons pas attention dès aujourd'hui. Parmi les plus vulnérables, les déficients visuels seront ceux qui rencontreront les plus grandes difficultés d'adaptation à la nouvelle monnaie européenne. Certes, les déficients visuels ont été consultés pour le choix des pièces et des billets. Plusieurs centaines de milliers de pièces de monnaie, qui ne correspondaient pas aux spécifications demandées par les déficients visuels, ont été mises au rebut. Nous sommes désormais dans la phase transitoire qui doit permettre à la population de s'approprier l'euro. Pour y parvenir, les déficients visuels rencontrent deux sortes de problèmes : 1) Une difficulté intellectuelle : savoir compter en euro, ce qui leur est plus difficile qu'aux autres citoyens, car ils ne peuvent bénéficier de tout le travail préparatoire à cette gymnastique que représente le double étiquetage ou la mention euro de tous les titres de paiement. 2) Une difficulté purement matérielle liée à la manipulation des pièces et billets. Ne pouvant voir ces instruments de paiement, il leur faut apprendre à les reconnaître par le toucher et la manipulation. Pour eux, seule une formation individualisée de découverte pourra leur rendre facile ce changement fondamental. Cette formation requiert des moyens financiers importants pour une population qui compte 1,2 million de personnes. C'est pourquoi il lui demande les mesures qu'entend prendre le Gouvernement pour pallier l'exclusion latente des déficients visuels de la mise en place de l'euro.

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La question est caduque

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