Appartenance politique :
Président du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
État civil :
Né le 1er août 1929
Décédé le 3 septembre 2007
Profession :
Agriculteur retraité
Département :
Aisne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PELLETIER (Jacques)

Né le 1er août 1929 à Villers-en-Prayères (Aisne)

Décédé le 3 septembre 2007 à Paris

Sénateur de l'Aisne de 1966 à 1978, de 1980 à 1988, puis de 1998 à 2007

Secrétaire d'Etat à l'éducation de 1978 à 1980

Ministre de la coopération et du développement de 1988 à 1991

Issu d'une famille d'exploitants agricoles installée à Villers-en-Prayères, petite commune rurale de l'Aisne située non loin du Chemin des Dames, Jacques Pelletier effectue ses études secondaires au lycée Janson- de-Sailly à Paris avant de s'engager dans des études d'ingénieur agronome à l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers. Revenu dans sa terre natale pour exercer la profession d'agriculteur, il s'engage rapidement dans la vie syndicale : il participe notamment à la création du Cercle des jeunes agriculteurs de l'Aisne, dont il devient président en 1955, tout en étant, à partir de 1956, vice-président du Centre national des jeunes agriculteurs. Parallèlement à son engagement militant dans le monde agricole, Jacques Pelletier entame une carrière politique remarquable par sa précocité : en 1953, alors qu'il n'a que 24 ans, il est élu maire de son village natal, fonction qu'il occupera sans interruption jusqu'à sa mort. En 1958, dans les derniers moments de la IVe République, il est élu conseiller général du canton de Braine : à 29 ans, il est alors le plus jeune conseiller général de France, mandat qu'il conserve jusqu'en 2004. Deux ans plus tard, il accède à la présidence du Comité d'expansion économique de l'Aisne. En 1964, il devient président du Conseil général de l'Aisne avant d'en devenir le vice- président de 1979 à 1985.

En 1966, à la suite du décès de Louis Roy, sénateur gaulliste de l'Aisne, une élection sénatoriale partielle est organisée : à 36 ans, Jacques Pelletier se présente sous l'étiquette du Centre démocrate. A l'issue du premier tour, il se place en tête devant le candidat gaulliste Jacques Moquet et le socialiste Pierre Day. Le retrait de Jacques Moquet lui assure une avance confortable : Jacques Pelletier est élu avec 65,3% des voix. Il est alors le benjamin du Palais du Luxembourg où il est réélu en 1971 dès le premier tour avec 58,9 % des suffrages.

Dès ce premier passage au Sénat, Jacques Pelletier s'impose comme une figure importante de la vie parlementaire. Il devient, en 1968, secrétaire du Sénat, fonction qu'il assume jusqu'en 1974. Il siège à la commission des affaires culturelles de 1966 à 1973 puis à la commission des lois de 1974 à 1978. L'éducation devient l'un de ses thèmes de prédilection - en particulier les difficultés liées à une scolarité en milieu rural et la question de l'enseignement technique. Jacques Pelletier s'intéresse aussi aux problèmes des collectivités territoriales. Opposant à la réforme du Sénat proposée par le référendum d'avril 1969, il intervient à plusieurs reprises en 1972 dans la discussion du projet de loi portant création et organisation des régions contre laquelle il vote le 5 juillet de la même année. Il vote la loi abaissant l'âge de la majorité à 18 ans (1974), la loi légalisant l'IVG, celle instaurant le divorce par consentement mutuel (1975).

Inscrit au groupe de la Gauche démocratique, Jacques Pelletier est un militant du Centre démocrate dont il devient vice-président de 1970 à 1973. Il tente d'y développer un « centrisme d'opposition » jusqu'en 1974, date à laquelle il quitte ce mouvement, refusant de rejoindre la majorité de Valéry Giscard d'Estaing trop à droite à ses yeux. Mais en 1978, il incarne l'ouverture à gauche voulue par Valéry Giscard d'Estaing en devenant secrétaire d'Etat à l'éducation dans le gouvernement de Raymond Barre. Il abandonne donc son siège au Palais du Luxembourg qu'il retrouve en 1980. Se présentant alors sous l'étiquette UDF, l'ancien sénateur est élu dès le premier tour avec 54,9% des voix, en compagnie de Paul Girod (UDF) et Jacques Braconnier (RPR) face à onze candidats. Cette même année, il participe activement à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing et vote pour lui, en raison de son appartenance au Gouvernement.

De retour au Palais du Luxembourg, Jacques Pelletier siège à la commission des affaires culturelles de 1980 à 1988. Il s'y impose comme le spécialiste des relations culturelles avec l'étranger. A partir de 1982, il préside le groupe de la Gauche démocratique au Sénat. Il vote la loi abolissant la peine de mort en 1981.

Lors des élections présidentielles de 1988, Jacques Pelletier soutient Raymond Barre au premier tour puis François Mitterrand au second. Cette prise de position lui vaut d'incarner à nouveau l'ouverture dans un gouvernement, de gauche cette fois : il est en effet nommé ministre de la Coopération dans le gouvernement de Michel Rocard en juin de la même année. Il abandonne à nouveau son mandat parlementaire. Il se présente toutefois aux élections sénatoriales de septembre 1989. Elle se présentent sous un jour difficile : après avoir perdu plus d'un tiers de ses électeurs au premier tour, Jacques Pelletier a dû attendre le second tour et bénéficier du soutien de la droite pour être élu finalement à 61% des voix, les socialistes ayant maintenu après maintes hésitations leurs candidats contre le ministre. Son passage au Palais du Luxembourg est très bref : redevenu ministre de la coopération en novembre, Jacques Pelletier met une nouvelle fois sa carrière sénatoriale entre parenthèses pour rester membre du Gouvernement jusqu'en 1991.

En mars 1992, il est nommé médiateur de la République, mandat qu'il occupe pendant six ans avant de céder sa place à Bernard Stasi. En 1998, il retrouve, non sans difficultés, le chemin du Palais du Luxembourg : devancé au soir du premier tour par le sénateur sortant Paul Girod et le socialiste Yves Daudigny, il est élu au second tour avec 50,9% des suffrages exprimés. De retour au Sénat après une décennie, le maire de Villiers-en- Prayères retrouve également le groupe de la Gauche démocratique devenu Rassemblement démocratique social et européen, qui rassemble radicaux de gauche et radicaux proches de la majorité parlementaire. Il devient président du groupe en 2001. Cette nouvelle tentative de décloisonnement de la vie politique souffre à nouveau d'une bipolarisation toujours plus marquée. Le groupe ne compte pas plus d'une vingtaine de membres. Toujours en 2001, Jacques Pelletier accède également à la vice-présidence du parti radical.

Membre de la commission des finances jusqu'en 2002, il siège ensuite à la commission des affaires culturelles jusqu'en 2004, à celle des affaires étrangères jusqu'en 2006, et à celle des affaires économiques jusqu'en 2007. Jacques Pelletier vote contre la loi instaurant le PACS (1999) mais approuve la loi de décentralisation (2003), et la modification constitutionnelle intégrant la Constitution européenne dans le droit français (2005).

Le 3 septembre 2007, âgé de 78 ans, Jacques Pelletier s'éteint à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce où il avait été admis fin août à la suite d'un accident cérébral.

Elu le 26 juin 1966
Réélu le 26 septembre 1971 jusqu'au 6 mai 1978 (devenu membre du Gouvernement)
Réélu le 28 septembre 1980 jusqu'au 12 juin 1988 (devenu membre du Gouvernement)
Réélu le 24 septembre 1989 jusqu'au 1er novembre 1989 (devenu membre du Gouvernement)
Réélu le 27 septembre 1998
Fin de mandat le 3 septembre 2007 (décédé)

Secrétaire du Sénat
Secrétaire de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale

Ministre
Secrétaire d'État
Médiateur de la République

Membre de la commission des affaires économiques
Président du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
Membre de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jacques PELLETIER

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