Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 24/02/2000

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de la défense sur l'information parue à la page 34 du Bulletin quotidien du 27 janvier dernier selon laquelle il " effectuera aujourd'hui un déplacement au Gabon à l'occasion de l'exercice "Gabon 2000" ". Il souhaiterait connaître le bilan de cette visite et ses prévisions sur la présence de l'armée française en 2000 et au cours des prochaines années dans les Etats africains anciennes colonies de l'Empire français en Afrique. Les crédits de son ministère sont-ils suffisants pour répondre aux attentes amicales des Etats africains de l'ancien Empire français ?

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Réponse du ministère : Défense publiée le 20/04/2000

Réponse. - La politique de la France en Afrique a pour objet de favoriser le développement économique et social durable ainsi que l'établissement de l'Etat de droit qui sont les conditions de la sécurité et de la stabilité du continent. La visite au Gabon du ministre de la défense, le 27 janvier dernier, entre dans ce cadre et dans la perspective du développement d'une relation de partenariat en matière de sécurité avec tous les pays africains qui le souhaitent. L'exercice " Gabon 2000 ", qui s'est déroulé à Lambaréné et à Libreville du 15 au 29 janvier 2000, s'inscrit dans le cycle d'exercices prévu au titre de l'initiative de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (RECAMP). L'exercice précédent, " Guidhimaka " (1998), concernait l'Afrique de l'Ouest ; le suivant pourrait se dérouler en Afrique australe. L'exercice " Gabon 2000 " a permis à huit pays fournissant des troupes (plus de 1 000 hommes) à la Communauté économique des états de l'Afrique centrale (CEEAC), d'apprendre à travailler au sein d'un état-major multinational et d'acquérir les techniques de savoir-faire dans le domaine humanitaire et du maintien de la paix. Le bilan de cet exercice est très positif. Sur le plan militaire, les pays participants ont pu mieux se connaître et pratiquer ensemble les procédures opérationnelles qui seraient utilisées lors d'une opération réelle. En outre, l'hôpital de campagne déployé à cette occasion a fourni une assistance médicale gratuite à la population locale (2 500 consultations, 4 interventions chirurgicales). Cet exercice pourrait être le point de départ d'une coopération menée dans le cadre du conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale (COPAX), structure institutionnelle sécuritaire de la CEEAC. Enfin, le prépositionnement des matériels français RECAMP à Libreville ainsi que la création au Gabon, en 2001, de la future école d'état-major, à vocation régionale, inscriront à long terme les pays participants de la sous-région dans une logique militaire de maintien de la paix. La France conserve par ailleurs des forces prépositionnées dans cinq Etats africains (Sénégal, Côte-d'Ivoire, Gabon, Tchad, Djibouti) auxquels elle est liée par des accords de coopération militaire et de défense. Les crédits correspondants (rémunération et fonctionnement) sont supportés par le budget de la défense et soumis à l'approbation et au contrôle du Parlement. Les actions de coopération militaire menées par les forces armées sont financées sur le budget du ministère des affaires étrangères.

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