Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 06/04/2000

M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les graves conséquences de la réforme des lycées concernant la réduction du temps d'enseignement de l'histoire et de la géographie, en particulier dans les filières scientifiques. La réforme envisagée des lycées comporte en effet une réduction importante du temps d'enseignement consacré à l'histoire et à la géographie dans la série S. La précédente réforme de 1992 avait déjà diminué ce temps de 25 %, qui se verrait ramené, à la prochaine rentrée, à deux heures et demie seulement. Cette réduction de temps compromettrait inévitablement le contenu des enseignements confronté déjà à des conditions de plus en plus difficiles. De même, elle priverait des millions de jeunes de repères historiques et d'enracinement spatial, tout en contraignant les professeurs à se cantonner à un enseignement magistral, faute de temps pour mettre en oeuvre des pratiques pédagogiques innovantes. L'école de la République se doit de conserver les trois heures hebdomadaires d'enseignement de cette richesse historique, mais non moins vivante, que constitue la connaissance du monde d'hier et d'aujourd'hui. Elle remplirait ainsi sa véritable mission sociale, à une époque où tant de repères disparaissent. C'est pourquoi réduire cet enseignement reviendrait à priver certains jeunes d'un enseignement bénéfique à leur développement intellectuel et civique. Aussi, il lui demande de bien vouloir revenir sur la réforme et de maintenir, au moins, les trois heures hebdomadaires actuelles, afin que les jeunes des séries scientifiques ne soient pas pénalisés par l'appauvrissement du contenu de leurs programmes.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/08/2000

Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant de l'histoire-géographie, le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement de ces disciplines qui fournissent des éléments indispensables pour la connaissance et la compréhension du monde actuel, et ce dans toutes les séries. La réforme des lycées conserve toute leur place à ces disciplines fondamentales. Les horaires actuels ont été maintenus dans la plupart des séries, sauf en série S. Le réaménagement de cette série a en effet été conduit avec le double souci, d'une part, de privilégier les matières scientifiques, en particulier les sciences expérimentales, afin d'y attirer en priorité les élèves réellement motivés par les études scientifiques et, d'autre part, de maintenir une part significative à la culture générale non scientifique. C'est cette préoccupation qui a conduit notamment à compenser la baisse de l'horaire d'histoire-géographie d'une demi-heure en classe terminale par l'introduction des dédoublements. Le groupe technique disciplinaire, à qui a été confiée l'élaboration des nouveaux programmes des lycées dont l'application interviendra en classe de seconde à partir de la rentrée 2001, proposera également des ajustements à l'actuel programme de première scientifique, qui seront appliqués à compter de la rentrée scolaire 2000.

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