Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 27/04/2000

M. Marcel Vidal appelle l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur les difficultés croissantes que rencontrent les salles de cinéma art et essais pour soutenir leur activité face à la concurrence des multiplexes. C'est le cas, notamment, du cinéma Champollion à Paris dans le Ve arrondissement, dont le propriétaire a formulé le souhait de vendre l'immeuble et de ne pas renouveler le bail du cinéma. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui communiquer quelles mesures elle envisage de prendre pour venir en aide aux exploitants de petites salles, souvent les seuls à diffuser des courts-métrages, des films étrangers en version originale, à soutenir dans les faits ce que Paris et la France devraient pouvoir demeurer : une terre d'accueil pour les cinémas du monde entier.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 31/08/2000

Réponse. - La politique mise en uvre par le ministère de la culture et de la communication et qu'applique le Centre national de la cinématographie vise à soutenir efficacement l'activité des salles d'art et d'essai, des petites salles, et notamment des salles indépendantes parisiennes, face à la concurrence des multiplexes et des salles traditionnelles des grands circuits. Ce soutien prend forme de subventions d'investissement permettant aux petites salles d'atteindre et de maintenir une qualité d'équipement équivalente à celle des multiplexes. Ces aides, d'un montant global de 70 millions de francs en 1999, sont destinées aux salles des villes petites et moyennes et aux salles art et essai des grandes villes. Par ailleurs, les salles bénéficient de subventions en fonction de la qualité de leur programmation et de l'exposition de films recommandés art et essai ou de leur politique d'animation. Ces aides ont représenté 50 millions de francs en 1999 ; dans la réforme sur ces procédures que mène le CNC, la prise en compte du rôle de proximité des salles et de l'environnement cinématographique sera accrue. En ce qui concerne Paris, plus de 15 millions de francs d'aides sélectives prélevés sur le soutien financier de l'Etat à l'industrie cinématographique ont été attribués à des salles indépendantes en 1999, dans le cadre d'une enveloppe budgétaire spécifiquement consacrée aux salles de la capitale qui maintiennent une programmation de qualité (pour un montant de 10,4 millions de francs) ainsi que sous la forme de subventions art et essai (pour un montant de 5,1 millions de francs). Par ailleurs, l'action du ministère de la culture et de la communication en faveur du Champollion, qui était effectivement menacé de disparition, a permis le classement de cet établissement au titre des monuments historiques. Enfin, à l'occasion du lancement de la carte UGC illimitée, le ministère de la culture et de la communication a pris clairement position en faveur du maintien de la diversité du parc de salles de cinéma à Paris, que cette initiative commerciale d'un grand circuit fortement implanté à Paris est susceptible de menacer.

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