Question de M. CAZALET Auguste (Pyrénées-Atlantiques - RPR) publiée le 01/03/2001

M. Auguste Cazalet souhaiterait attirer l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les difficultés rencontrées par les malades atteints de dystonie. Cette pathologie fortement invalidante concernerait plus de 40 000 de nos compatriotes, majoritairement des jeunes, et si l'administration de toxine botulique sous forme injectable constitue pour le moment le traitement le plus approprié, nombreuses sont les personnes qui, atteintes de dystonies généralisée ou focale, sont malheureusement contraintes de renoncer à exercer une quelconque activité professionnelle. Or, selon AMADYS, Association des malades atteints de dystonie, cette pathologie est peu ou imparfaitement prise en considération au regard de notre protection sociale, qu'il s'agisse du remboursement du traitement, des indemnités journalières ou de l'éligibilité aux prestations servies par les COTOREP. Aussi les malades, dont la situation morale et financière est catastrophique attendent-ils des décisions administratives. Il lui demande les mesures qu'il envisage de prendre afin que cette affection soit équitablement prise en charge.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 19/04/2001

Réponse. - Les dystonies sont des états pathologiques d'expressivité et de gravité très diverses. Certaines affections peuvent constituer un vrai handicap, d'autres non. S'agissant de la dystonie focale ou localisée (torticolis et blépharospasme), l'injection de toxine botulique est effectivement le traitement le plus efficace. Toutefois, la toxine botulique est classée dans la catégorie des médicaments à prescription restreinte, dont l'autorisation de mise sur le marché prévoit l'usage exclusif en milieu hospitalier et sa prescription et son injection sont réservées à des médecins spécialistes (neurologues, otorhino-laryngologistes, ophtalmologues). En effet, il s'agit d'un médicament extrêmement dangereux qui nécessite les plus grandes précautions en ce qui concerne son administration, mais aussi en matière de transport, de traçabilité et de destruction des déchets. La toxine botulique est donc prise en charge par l'assurance maladie, mais dans un cadre hospitalier. Par ailleurs, les dystonies ne figurent pas sur la liste des affections ouvrant droit à l'exonération du ticket modérateur prévue à l'article L. 322-3 du code de la sécurité sociale. Le haut comité médical de la sécurité sociale, qui donne son avis préalablement à la modification de cette liste, doit prochainement inscrire ce sujet à l'ordre du jour de ses travaux. Il est signalé que, comme pour toute autre pathologie, l'exonération du ticket modérateur peut être accordée, dans le cadre de l'article L. 322-3, 4e alinéa, lorsque l'état pathologique du patient constitue une forme évolutive et invalidante d'une affection grave ne figurant pas sur la liste (trente et unième maladie). La dystonie n'est pas inscrite en tant que telle dans un tableau de maladie professionnelle. Toutefois, une maladie caractérisée non désignée dans un tableau peut être reconnue d'origine professionnelle lorqu'il est établi qu'elle est essentiellement et directement causée par le travail habituel de la victime et qu'elle entraîne une incapacité permanente d'un taux au moins égal à deux-tiers. Dans ce cas, la caisse d'assurance maladie reconnaît l'origine professionnele de la maladie après avis motivé d'un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Enfin, en ce qui concerne l'attribution de l'allocation pour adultes handicapés (AAH), il est précisé que le critère habituel retenu par les COTOREP, quelle que soit l'origine du handicap, pour attribuer un taux d'incapacité de 50 % est l'existence de troubles importants obligeant à des aménagements notables de la vie quotidienne limitée au logement ou à l'environnement immédiat.

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