Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 15/03/2001

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur l'article paru à la page 7 du quotidien La Croix du 1er août 2000 sous le titre " Les Français aiment encore beaucoup trop le soleil ", dans lequel il est indiqué que selon un sondage réalisé en mars dernier, " si neuf personnes sur dix sont bien informées sur les dangers de cancer de la peau liés à l'exposition solaire, huit sur dix reconnaissent avoir un comportement à risque malgré tout. " Il lui demande la réaction que lui inspire les conclusions de ce sondage, souhaiterait connaître les mesures envisagées par le Gouvernement pour inciter les Français à plus de prudence et à modifier leurs habitudes face au soleil.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 06/09/2001

Le nombre de cancers cutanés peut être estimé actuellement en France à 50 000 carcinomes (10 000 spinocellulaires et 40 000 basocellulaires) et plus de 5 000 mélanomes ; ils représentent près de 7 % de l'ensemble des cancers masculins et 8 % des cancers féminins. L'incidence des mélanomes double tous les vingt ans et prédomine chez la femme (57 %), il augmente régulièrement avec l'âge à partir de la puberté et son pronostic est péjoratif par rapport au carcinome spinocellulaire (un décès pour 3,5 cas incidents) ; il est plus fréquent dans le Nord-Est, en Bretagne et en Aquitaine. Le programme national de lutte contre le cancer s'est fixé comme objectif de diminuer le nombre de nouveaux ces et de permettre une prise en charge plus précoce des mélanomes. L'exposition au soleil, intense et intermittente pendant l'enfance est, avec la faible capacité à bronzer dépendant du phototype, le principal facteur de risque. Un dépistage précoce des lésions améliore le pronostic. La sensibilisation et l'information du grand public doivent concerner non seulement les mélanomes mais également les cancers cutanés (épithelioma basocellulaires, plus fréquents et plus sensible à ce type de prévention). Le Comité français d'éducation pour la santé, la Ligue nationale contre le cancer et l'association Sécurité solaire bénéficient d'un financement de l'Etat pour des actions d'information du public, et tout particulièrement des mères de jeunes enfants et des adolescents. Le message est diffusé par brochures, conférences, jeux pour les enfants et par les média s'agissant des prévisions météorologiques de l'index ultra violet sur les plages pendant l'été. Il est centré sur le " bon usage du soleil ", en rappelant les heures d'exposition les plus dangereuses entre douze et seize heures, les expositions en dehors du bronzage (sports nautique, promenades, travaux en plein air, etc.), l'intérêt de s'en protéger par des vêtements (tee-shirts et chapeaux). L'amélioration du dépistage précoce passe par une sensibilisation et une formation des médecins traitants ainsi que des autres professionnels susceptibles d'identifier les sujets ayant des risques particuliers (peau sensible, grains de beauté, exposition intense professionnelle, de loisir ou sportive au soleil) afin qu'ils orientent, le cas échéant, ces derniers vers une consultation dermatologique spécialisée. Un financement de l'Etat permet à la Ligue national contre le cancer de préparer un cédérom de formation et d'auto-évaluation des professionnels, qui sera disponible dès 2002.

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