Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 12/04/2001

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'avis du Conseil économique et social sur le rapport intitulé " La contribution de la France au progrès des pays en développement ", adopté au cours de la séance de cette même assemblée du 28 février 2001, et dans lequel ses auteurs estiment, à la page I-23, qu'il est important que les PED " assument pleinement la maîtrise de leurs politiques d'éducation en phase avec la culture vivante de la population et en résonance avec le milieu. La coopération française doit les soutenir dans cette orientation ". Il aimerait connaître les actions qui vont être engagées par son ministère au cours de l'année 2001 pour soutenir les PED dans le développement de leur politique éducative.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/07/2001

La coopération éducative avec les pays en développement (PED) doit naturellement tenir compte des contextes socioculturels dans lesquels elle intervient. Or cette exigence a depuis longtemps posé d'importants problèmes qui tiennent, par exemple, aux langues d'enseignement différentes, en de nombreux endroits, de la langue maternelle ; au caractère extérieur de l'école souvent organisée d'après les modèles des anciennes puissances coloniales, aux obstacles socioculturels qui freinent l'accès des filles à l'école. L'espoir des familles à l'égard d'un enseignement destiné à intégrer les jeunes dans le monde moderne est souvent déçu par l'échec et l'exclusion scolaires, par le manque de débouchés professionnels et par des coûts supérieurs aux possibilités économiques des milieux populaires. C'est dans un contexte de pénurie de moyens, d'affaiblissement du pouvoir régulateur des Etats, d'organisation précaire des acteurs non gouvernementaux et de mutation profonde des structures sociales que travaille la coopération éducative. S'agissant des actions relevant de la maîtrise des politiques d'éducation par les responsables nationaux et du renforcement des politiques nationales, la coopération française s'inscrit entièrement dans la perspective du forum de Dakar qui invite les Etats à reconstruire leur politique éducative. L'assistance technique française a reçu des instructions pour collaborer, en tant que de besoin, à ces travaux. Les nouveaux projets bilatéraux devront s'inscrire dans le cadre des politiques sectorielles décidées par les pays. Des crédits ont été alloués à l'Institut international de planification de l'éducation (IIPE) pour former des cadres nationaux de plusieurs pays. Des séminaires-ateliers de responsables des systèmes éducatifs sont cofinancés et co-organisés avec la banque mondiale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et de l'allégement de la dette. Une équipe d'experts français sera rattachée au bureau régional de l'Unesco, à Dakar, pour soutenir les équipes nationales des pays les moins scolarisés dans l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des réformes éducatives. L'appui à la " contextualisation " des systèmes éducatifs prend plusieurs formes : soutien aux réformes institutionnelles en faveur de la déconcentration et de la décentralisation, avec l'appui de l'assistance technique et des financements accordés à une dizaine de nouveaux projets nationaux ; développement d'outils de pilotage, de gestion et d'évaluation des systèmes éducatifs : statistiques scolaires, gestion informatisée, programme d'évaluation ; réforme et adaptation des programmes dans cinq pays sahéliens pour l'enseignement primaire, adaptation et contextualisation des programmes du secondaire pour quinze pays d'Afrique francophone, conduisant à une coopération Sud/Sud, à une élaboration de manuels scolaires et de supports pédagogiques en commun. Les financements de l'Agence française de développement (AFD) consacrés à ce secteur concernent les infrastructures scolaires qui donnent lieu à l'élaboration de projets d'écoles avec la collaboration de certaines ONG, permettant d'établir un meilleur lien entre l'école et le milieu environnant. On citera, pour terminer, un programme conjoint entre le ministère des affaires étrangères et un consortium d'organisations non gouvernementales (ONG), de collectivités locales, d'organisations professionnelles rassemblées autour du Comité français de solidarité internationale (CFSI) pour stimuler la construction de partenariats entre les acteurs publics et non gouvernementaux dans les systèmes éducatifs des pays de la zone de solidarité prioritaire

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