Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 19/04/2001

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'avis du Conseil économique et social sur le rapport intitulé " La contribution de la France au progrès des pays en développement ", adopté au cours de la séance de cette même assemblée du 28 février 2001, et dans lequel ses auteurs estiment, à la page I-29, que, comme les pays en développement " souffrent d'un déficit de ressources humaines qualifiées ", la coopération doit " mettre l'accent sur la formation professionnelle en diversifiant les programmes et en les adaptant aux besoins exprimés sur place par les différents acteurs économiques ". Il lui demande son sentiment à l'égard de cette suggestion et souhaiterait savoir si des actions allant en ce sens vont être entreprises par la France au cours des années à venir.

- page 1305


Réponse du ministère : Coopération publiée le 28/06/2001

La valorisation des ressources humaines est un enjeu essentiel pour le développement des pays pauvres. Ce fut d'ailleurs le thème de la session interactive que le ministre délégué à la coopération et à la francophonie a présidé à Bruxelles le 18 mai 2001, avec son collègue éthiopien, dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. Comme l'indique le Conseil économique et social, la formation professionnelle est à cet égard un élément clé, que prend en compte notre coopération au développement. La définition et le montage des actions de coopération française en matière de formation professionnelle s'appuient aujourd'hui de façon systématique sur la demande des opérateurs économiques et les associent le plus étroitement possible à l'élaboration et au suivi de la mise en oeuvre de nos projets. Cette référence à la demande locale s'exprime pleinement dans les actions conduites par l'agence française de développement lesquelles s'appuient sur les branches professionnelles, ainsi que dans les projets conduits par les services de coopération et d'action culturelle, lesquels travaillent en liaison avec les groupements d'employeurs et les entreprises. Nombre de nos interventions en faveur des pays en développement ont pour but la formation professionnelle continue, ses aspects d'organisation, d'ingénierie de formation et de mise en oeuvre de mécanismes de financement visant à répondre à la demande des opérateurs économiques. Concernant la formation professionnelle initiale, la situation générale des systèmes de formation des pays en développement - fortement dégradés et souvent calqués sur des modèles extérieurs inadaptés - nécessite de profondes réformes, d'importants investissements ainsi que des capacités locales de pilotage mais aussi de financement des charges de fonctionnement et de maintenance des dispositifs. Cette question fait l'objet de nombreuses réflexions chez les principaux bailleurs de fonds, en particulier dans le cadre de l'initiative de traitement de la dette. Outre les épineux aspects financiers, le secteur de la formation professionnelle met en jeu la nécessaire implication des partenaires sociaux et donc l'existence et la structuration d'un dialogue social (pouvoirs publics, employeurs, employés), la problématique d'une réelle école de base en tant que préalable incontournable à la formation professionnelle, les difficultés de modernisation des statuts des établissements et des personnels en charge de la formation, les immenses attentes des familles, et plus généralement l'indispensable existence de politiques nationales réalistes et effectivement appliquées. Pour sa part la Coopération française oriente ses actions vers l'aide à la concertation des différents acteurs concernés, à l'analyse des marchés du travail, à l'élaboration de stratégies adaptées aux demandes et aux ressources mobilisables, à la conception, au pilotage et à la gestion des dispositifs de formation.

- page 2157

Page mise à jour le