Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 13/09/2001

M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les aides aux transports du bois prévues dans le cadre du plan national pour la forêt française mis en place suite aux tempêtes de décembre 1999. En Limousin, il existe encore des volumes importants de bois à stocker et à commercialiser. Dès lors, il apparaît nécessaire de prolonger les aides publiques en faveur du transport ferroviaire et routier afin de soutenir la modernisation de la filière bois, la valorisation des bois chablis et de lutter contre les risques phytosanitaires. Il lui demande si le souhait d'une prorogation des aides aux transports formulé par la profession et les élus des zones les plus pénalisées par les coûts d'acheminement peut recevoir une réponse positive. Par ailleurs, il lui demande s'il lui est possible de faire un premier bilan de la mise en oeuvre en Limousin du programme de nettoyage des parcelles forestières sinistrées et de reconstitution des peuplements, récemment complété par l'avenant Tempête figurant au contrat de plan Etat-région.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 20/12/2001

Des aides exceptionnelles et temporaires au transport de bois chablis ont été mises en place depuis le 3 février 2000 après les tempêtes de décembre 1999. Leurs modalités d'attribution ont été instaurées en concertation étroite avec les fédérations professionnelles. Elles ont permis d'élargir le champ d'approvisionnement des entreprises en drainant le bois des régions affectées par les tempêtes et elles ont incité les acteurs de la filière à donner la priorité à l'utilisation des bois issus des coupes sinistrées en lieu et place des coupes indemnes. Ce dispositif visait à valoriser rapidement le maximum de bois abattus avant que leur qualité ne se dégrade. Les conditions météorologiques de l'été 2000, particulièrement frais et humide, ont heureusement facilité la conservation des bois, ce qui a permis de continer leur valorisation au long de l'année 2001. Ces mêmes conditions climatiques ont par contre entravé au cours de l'hiver et du printemps les exploitations et les transports, de nombreux sols étant alors gorgés d'eau. Compte tenu de ces éléments, le Gouvernement a décidé de prolonger exceptionnellement jusqu'au 31 décembre 2001 ces aides temporaires et d'abonder significativement l'enveloppe initialement annoncée, pour la porter à 1,2 milliards de francs. Au total, grâce à ce dispositif, près de 30 millions de mètres cubes de bois chablis auront été transportés sur des distances inhabituelles par route, par voie navigable ou par voie ferrée. Durant ces deux années pendant lesquelles les marchés ont été très perturbés et les bois chablis exposés à une dépréciation rapide, cette aide a ainsi pleinement joué son rôle. Elle a permis d'éviter que d'importants volumes de bois tombés au cours des tempêtes ne perdent une grande partie de leur valeur et ne restent en forêt, rendant encore plus difficile les opérations de nettoyage et de reconstitution des massifs forestiers. Globalement, et sans occulter les situations plus difficiles de certaines régions très sinistrées, entre deux tiers et trois quarts des 140 millions de mètres cubes de chablis auront été mobilisés à la fin de l'année 2001. Cette estimation tient compte des bois d'oeuvre, bois de trituration et bois de feu commercialisés mais aussi du bois de chauffage autoconsommé. Ces chiffres sont très encourageants et montrent qu'un premier défi a pu être relevé au cours de ces deux ans. A l'issue de cette période, il importe désormais que la filière forêt-bois se mobilise en faveur de la reconstitution des forêts. Conformément au plan gouvernemental annoncé en janvier 2000, une enveloppe de 6 milliards de francs sur une période de dix ans y sera consacrée. Les subventions accordées, dont le montant peut atteindre 80 % du coût des travaux, s'appuient sur des barèmes négociés au niveau régional qui tiennent compte des diverses situations créées par les tempêtes. De nombreux dossiers ont déjà été instruits et il est important que les propriétaires forestiers et sylviculteurs s'engagent pleinement dans ces opérations de renouvellement qui doivent exprimer, dans les zones affectées par les tempêtes, le retour de la confiance en l'avenir de notre patrimoine forestier.

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