Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 07/02/2002

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de l'enseignement français en Turquie et particulièrement sur l'évolution du soutien de notre pays à l'association des écoles catholiques françaises de Turquie. Un rapport de la Cour des comptes a été remis sur la coopération éducative et linguistique dans ce pays. Il serait souhaitable que notre commission au Sénat en soit informée. Par ailleurs, on constate pour l'association des écoles catholiques, une réduction régulière du montant des subventions accordées aux 6 établissements depuis les années 1996-1997 jusqu'au dernier exercice 2001-2002. A cela s'ajoute la régression des postes de professeurs détachés budgétaires et contractuels " Micel ". Cette association enseigne à 5 000 élèves turcs, écoles associées comprises, éduqués à 50 % en langue française. En six ans, l'aide accordée à été réduite de près de 50 %. Il serait souhaitable de connaître l'orientation du département dans cette politique de coopération si importante pour la présence française en Turquie. Il est à noter que dans le classement des écoles de qualité publié en Turquie 6 des établissements de l'association figurent en très bonne place, notamment à Istanbul et à Izmir.

- page 337


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 02/05/2002

Le ministère des affaires étrangères attache le plus grand prix au maintien d'une coopération étroite avec les écoles congréganistes en Turquie. Ce dispositif de 6 établissements regroupant 5 000 élèves joue en effet un rôle essentiel pour la diffusion de la langue et de la culture françaises dans ce pays. Depuis de nombreuses années, la France accomplit dans ce secteur des lycées de la fédération des écoles catholiques françaises de Turquie un effort important, essentiellement marqué par le détachement et la prise en charge, totale ou partielle, des salaires de 50 enseignants français. Cette orientation se retrouve dans l'ensemble de la coopération culturelle française avec la Turquie, la masse salariale liée à la présence d'enseignants français mis à la disposition d'établissements scolaires et universitaires bilingues, soit publics et gratuits (lycée et université Galatasaray, université de Marmara), soit privés et payants (écoles congréganistes, lycées de la fondation Tevfik Fikret), représentant près de 70 % des crédits programmés en titre IV des crédits du budget du ministère des affaires étrangères. Certes, la France se doit, dans toute la mesure du possible, d'aider au maintien du vecteur d'influence incomparable que représentent les établissements et les filières d'enseignement francophones en Turquie et l'on ne saurait nier, à cet égard, le pouvoir d'attraction qu'exercent les professeurs français détachés. C'est dans ce contexte que, jusqu'en 2001, le nombre global d'enseignants détachés a pu être maintenu, malgré les impératifs budgétaires et l'augmentation des coûts. En ce qui concerne 2002 et les années à venir, le ministère des affaires étrangères a décidé de renforcer le dialogue qu'il mène avec l'ensemble de ses partenaires de l'enseignement francophone en Turquie et en particulier les écoles congréganistes. La poursuite de cette coopération d'excellence et le développement de la formation continue de professeurs turcs sont en effet les deux objectifs que s'est fixé le ministère des affaires étrangères. Dans cette perspective, il a dépêché sur place une mission de haut niveau chargée de dégager les voies d'une adaptation raisonnable et consensuelle du dispositif français dans ces établissements qui diffusent l'apprentissage du français en Turquie. D'ores et déjà, des pistes ont pu être dégagées avec les responsables des écoles congréganistes pour le court et le moyen terme : maintien d'un nombre substantiel d'enseignants français recrutés dans un cadre officiel français, étalement des réductions de postes financés par le ministère des affaires étrangères, subvention de soutien au recrutement complémentaire, par les établissements, d'enseignants français, aide accrue à la formation d'enseignants turcs francophones et développement de l'intégration pédagogique entre professeurs français et turcs.

- page 1225

Page mise à jour le