Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 25/07/2002

M. René Trégouët demande à M. le ministre de la culture et de la communication de bien lui faire un point de l'état d'avancement de la rénovation des jardins du château de Versailles depuis la tempête de décembre 1999. La fréquentation touristique est-elle redevenue normale ? Quelles sont les recettes générées par les visites du château et de ses dépendances (couvrent-elles le coût de fonctionnement induit par l'administration du château) ?

- page 1682


Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 03/10/2002

Le domaine national de Versailles comprend, en dehors du château proprement dit, trois secteurs distincts : le jardin baroque, dit aujourd'hui " Petit Parc ", prolongeant le château, et créé par André Le Nôtre ; le Parc de Trianon, aménagé sous Louis XIV, Louis XV et Louis XVI ; et le " Grand Parc " actuel, correspondant aux quatre cinquièmes du " Petit Parc " de l'ancien régime, et composé de grandes Parcelles forestières, traversées de nombreuses allées cavalières. Après la tempête du 3 février 1990, au cours de laquelle 1 500 arbres avaient été abattus, un programme de restauration du domaine et de régénération de ses plantations avait déjà été engagé. Sa durée de réalisation devait être de vingt ans. La tempête du 26 décembre 1999, particulièrement dévastatrice, est un événement sans précédent, qui a abattu ou conduit à l'abattage de 10 000 arbres environ. Si les dommages portés au Grand Parc sont considérables, la tempête a provoqué des dégâts encore plus importants à proximité du hameau de la Reine, où se trouvaient les essences les plus rares aux points de vue botanique et historique. Le Petit Parc a été relativement épargné, sauf dans les zones où le programme de restauration initié en 1990 n'avait pas encore été mis en oeuvre. La réouverture au public du Petit Parc et d'une partie du Parc de Trianon a été obtenue dès l'achèvement des travaux de première urgence, soit moins de quinze jours après la tempête. Depuis lors, le traitement des zones sinistrées est conduit conjointement à la poursuite du programme engagé en 1990, selon les grands axes suivants : poursuite de la restauration des bosquets du Petit Parc, fragilisés par la tempête de 1999, selon le programme arrêté en 1990 ; intensification de la restauration du jardin anglais du Parc de Trianon, ravagé en 1999, afin de revenir à la composition réalisée pour Marie-Antoinette, progressivement dénaturée au xixe siècle ; replantation des alignements d'arbres, commencée pendant l'hiver 2001, et qui se poursuivra jusqu'à la fin de l'année 2003 ; poursuite et achèvement des travaux de régénération forestière du Grand Parc. Plus de 50 chantiers de restauration (bâtiments ou jardins) sont actuellement en cours, ou seront ouverts en 2003, dans le domaine national de Versailles, pour un montant global de 80 MEUR. Aux dotations ordinaires annuelles est venue s'ajouter une subvention exceptionnelle de l'Etat, de 34,7 MEUR, pour pallier les désordres provoqués par la tempête de 1999. Par ailleurs, de nombreux particuliers, entreprises, écoles ou associations ont répondu activement à la souscription internationale " 10 000 arbres pour Versailles ", lancée au lendemain de la tempête. Cette contribution se monte à près de 1,7 MEUR. La vente aux enchères des plus beaux arbres abattus du Parc, le 21 octobre 2000, pour un montant total de 46 500 EUR, permettra d'assurer leur remplacement par des sujets d'essences correspondantes. La fréquentation payante globale du domaine national a enregistré une baisse de 12 % en 2001, avec 2,8 millions d'entrées contre 3,3 millions en 2000. Cette évolution des chiffres de fréquentation est à mettre en relation avec les évènements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, dont les ressortissants constituent un important contingent de visiteurs : par rapport à 2000, la diminution du nombre de visiteurs à Versailles est en effet, en 2001, de 19 % en septembre, 27 % en octobre, 39 % en novembre et 32 % en décembre. La fréquentation des jardins est estimée à 4 millions de visiteurs, mais seuls les visiteurs du jardin " baroque " (Petit Parc) peuvent être comptabilisés avec exactitude, depuis l'instauration d'un droit d'entrée (3 EUR) à compter du 1er avril 2001 (tarif appliqué en haute saison uniquement), l'accès au Parc de Trianon et au Grand Parc demeurant gratuit tout au long de l'année. Les ressources propres du domaine national de Versailles sont constituées à 74 % par les recettes du droit d'entrée ; à la baisse de la fréquentation en 2001 a correspondu une diminution des recettes de droit d'entrée de 6 %, soit 21,34 MEUR en 2001 contre 22,71 MEUR en 2000. Les dépenses de fonctionnement du domaine national se sont élevées en 2001 à 29,57 MEUR ; les recettes se sont élevées à 29,71 MEUR, correspondant pour les trois quarts aux recettes de droit d'entrée, et pour le solde aux recettes diverses, dont le produit des occupations temporaires d'espaces appartenant au domaine et le produit des concessions.

- page 2232

Page mise à jour le