Question de Mme LUC Hélène (Val-de-Marne - CRC) publiée le 16/10/2002

Mme Hélène Luc souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les conséquences dramatiques créées par la suppression du service de diabétologie au CHU Henri-Mondor de Créteil, qui était le centre de référence du sud-est francilien. Réorganisé en unité de diabétologie, rattaché au service de médecine interne, ce service a perdu sa vocation universitaire de recherche. Par ailleurs, cette suppression a entraîné une forte réduction de la capacité de soins pour les malades diabétiques de la région Ile-de-France qui voient leurs conditions de prise en charge se dégrader. Alors que le diabète touche en France près de deux millions de personnes et qu'il est en constante progression, il s'avère absolument nécessaire d'améliorer la prise en charge et le suivi des diabétiques pour limiter les souffrances et endiguer l'augmentation des hospitalisations qui dénote souvent une prise en charge trop tardive. C'est pourquoi elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour que soit recréé en urgence un pôle hospitalo-universitaire de référence au CHU Henri-Mondor.

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Réponse du Ministère délégué à la famille publiée le 18/12/2002

Réponse apportée en séance publique le 17/12/2002

Mme Hélène Luc. Monsieur le ministre, à l'occasion de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre dernier, le Quotidien du Médecin indiquait que, à travers le monde, au moins 177 millions de personnes étaient touchées par le diabète, soit près de six fois plus que voilà quinze ans, et que, si rien n'était fait pour enrayer cette terrible maladie, le nombre de diabétiques atteindrait 300 millions d'ici à vingt-cinq ans !
S'agissant de la France, on dénombre 2 millions de personnes concernées par cette maladie, soit 3 % de la population, et on estime à 500 000 à 800 000 le nombre de personnes qui sont diabétiques sans le savoir.
Première cause de cécité et de dialyse rénale, le diabète est une maladie qui peut entraîner de graves complications lorsque les soins ne sont pas appropriés, en augmentant les risques de maladies cardio-vasculaires et d'amputations.
Aussi, conformément aux orientations de la conférence nationale de santé, l'organisation des soins doit être améliorée en développant la prévention grâce à un mode de vie adapté - régime alimentaire, activité physique, notamment - ainsi que l'éducation et le travail en réseau de services hospitaliers des médecins libéraux, des soins à domicile et des centres de santé.
Cependant, à la suite de la restructuration du service d'endocrinologie - diabétologie nutrition, qui était placé sous la responsabilité du professeur Perlemuter au CHU Henri-Mondor de Créteil, en service d'unité de diabétologie rattaché au service de médecine interne, celui-ci a perdu sa vocation universitaire de recherche, du fait, semble-t-il, de difficultés rencontrées pour trouver un successeur à ce professeur. C'est très regrettable.
Aussi, les 6 500 diabétiques suivis au CHU Henri-Mondor ont subi une réduction de capacité de soins se traduisant par des délais qui s'allongent jusqu'à six mois pour obtenir un rendez-vous et par une augmentation des hospitalisations, qui dénote une prise en charge trop tardive, avec des conséquences souvent dramatiques.
On m'a assurée que la direction de l'Assistance publique, le directeur de l'hôpital Henri-Mondor, le président du comité médical consultatif ont la volonté de rouvrir ce service. Cela ne saurait évidemment se faire sans que cet hôpital retrouve sa vocation universitaire. C'est pourquoi, monsieur le ministre, il est indispensable de recréer en toute urgence un pôle hospitalo-universitaire de référence au CHU Henri-Mondor. Monsieur le ministre, à quelle date cela sera-t-il fait ?
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué.
M. Christian Jacob, ministre délégué à la famille. Madame le sénateur, je vous présente les excuses de M. Mattei, qui est actuellement retenu à l'Assemblée nationale et qui aurait souhaité répondre lui-même à votre question.
Effectivement, le service de diabétologie du CHU Henri-Mondor à Créteil a disparu.
A la suite du départ en retraite du professeur Perlemuter, il n'a pas été possible, faute de candidats, de poursuivre l'activité du service. C'est pourquoi le service du professeur Perlemuter a été transformé en unité fonctionnelle rattachée au service de médecine interne du professeur Schaeffer.
Ce rattachement est une bonne chose et n'a pas entamé, loin de là, la volonté de la communauté hospitalière de renforcer les effectifs de cette unité fonctionnelle.
Ainsi, une demande de création d'emploi de praticien hospitalier, PH, a été formulée pour 2003 et l'hôpital s'est engagé à financer le poste budgétaire. Mme le professeur Schaeffer a, dès avril 2002, lancé un appel à candidatures. Il a été fructueux, et une candidature sera prochainement examinée par la commission du personnel médical d'Henri-Mondor.
Enfin, s'agissant de l'évolution de cette structure vers un pôle universitaire, des discussions ont été engagées dans ce sens avec le doyen de la faculté.
Je pense vous avoir ainsi rassurée, en partie au moins.
M. le président. La parole est à Mme Hélène Luc.
Mme Hélène Luc. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse.
Nous aurions probablement pu faire autrement, mais, les choses étant ce qu'elles sont, le principal est que ce service ouvre de nouveau.
Votre réponse était très attendue par les 6 500 diabétiques concernés, représentés ce matin dans nos tribunes, notamment par le président de la Ligue des diabétiques d'Ile-de-France, M. Sokolowsky.
Elle était également attendue par le conseil général du Val-de-Marne. Pour ma part, j'ai reçu beaucoup de courrier.
Votre réponse est encourageante. J'ai bien noté ce que vous nous avez dit. Si j'ai bien compris, tout est mis en oeuvre pour que le service rouvre, mais nous sommes bien d'accord, avec la recherche universitaire.
Toutefois, je ne vous cacherai pas, monsieur le ministre, que les diabétiques et moi-même resterons très vigilants car ce service doit rouvrir très bientôt. Vous ne nous avez pas donné de date, mais, j'espère que cette réouverture interviendra très prochainement, puisque l'appel à candidatures a eu lieu. Ne pouvez-vous vraiment pas nous donner une date, monsieur le ministre ?

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