Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 10/10/2002

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les journées du Patrimoine qui se sont déroulées les 21 et 22 septembre 2002. Il lui demande quel est le bilan, notamment dans le département du Rhône, des manifestations organisées à cette occasion. Quelles conclusions ont pu en être tirées ?

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 05/12/2002

Tous départements confondus, ce sont 1 332 lieux qui étaient cette année associés, en Rhône-Alpes, aux Journées européennes du patrimoine, soit - par rapport à l'édition de septembre 2000 (1 176 lieux) - une augmentation de + 13 %. Une telle augmentation du nombre de lieux s'explique d'abord par la dynamique que connaît la manifestation depuis sa création en 1984 et qui suscite chaque année de nouvelles initiatives. Mais il est sans doute possible de l'expliquer aussi par le fait que de nouveaux lieux se sont cette année agrégés à l'opération, non seulement en raison de la thématique nationale retenue pour cette dix-neuvième édition (patrimoine et territoires, thématique principalement déclinée en Rhône-Alpes à travers le thème patrimoines de la table et du goût), mais aussi par référence à celle qui avait été proposée en 2001 (patrimoine et associations) : on se souvient que l'annulation de la manifestation, à la suite des attentats tragiques survenus aux Etats-Unis d'Amérique, avait frustré bon nombre d'associations de la rencontre avec le public qu'elles avaient préparée. La comparaison des programmes 2001 et 2002 montre que de nombreuses opérations programmées l'an dernier ont été de nouveau proposées cette année. Afin de mieux apprécier - sur le plan quantitatif comme sur le plan qualitatif - l'écho rencontré dans la région par la manifestation, la DRAC Rhône-Alpes a adressé à l'ensemble des organisateurs locaux un " questionnaire-bilan ". Sur la base des 526 réponses obtenues (soit 39,5 % de l'effectif), il est possible de dégager les indications suivantes : les 526 sites en question ont ensemble accueilli 329 686 visiteurs, si bien que, par extrapolation, on peut estimer que la fréquentation globale des Journées européennes du patrimoine en Rhône-Alpes s'est établie entre 600 000 et 800 000 entrées, soit l'équivalent d'environ 12 % de la population régionale ; comme pour les éditions précédentes, le public a plébiscité les lieux où lui étaient proposées des animations - et, notamment, des rencontres avec les " acteurs " du patrimoine (propriétaires, associations, professionnels de l'étude ou de la restauration, etc.) ou des manifestations à caractère festif et convivial -, au détriment des édifices dont les gestionnaires se contentaient d'ouvrir les portes ; organismes oeuvrant dans d'autres domaines : structures à vocation touristique, associations à objet socio-culturel ou social, clubs sportifs (cyclotourisme, rollers, randonneurs...), équipes artistiques, etc. Tout se passe comme si, peu à peu, le troisième week-end de septembre devenait un rendez-vous privilégié pour un nombre de plus en plus grand d'organismes de toute nature en raison de la capacité des " JEP " - reconnue chaque année davantage - à inciter la population locale à investir l'espace public en cette occasion. Autre tendance nettement attestée par cette dernière édition : la place croissante réservée à l'opération dans les médias et la multiplication des suppléments spéciaux, brochures, ouvrages spécialisés publiés pour la circonstance. C'est désormais par centaines qu'il faut compter le nombre d'articles parus dans la presse locale ou le nombre de sujets traités sur les ondes. Certains journaux (en particulier, Le Progrès et ses 280 000 exemplaires quotidiens) ne se contentent plus de relayer l'information par le biais de leurs correspondants locaux mais n'hésitent pas à consacrer de véritables dossiers à la manifestation. En matière de partenariat, le succès rencontré pour la troisième année consécutive par l'initiative commune de la société Hebdo Editions et de la DRAC Rhône-Alpes est éloquent : le regroupement d'une trentaine de partenaires publics ou privés (conseil régional, conseils généraux, communes, entreprises publiques, sociétés privées, fondations, organes de presse...) a ainsi permis l'édition et la diffusion à plus de 200 000 exemplaires de l'ouvrage Le Goût du patrimoine - patrimoines de la table et du goût en Rhône-Alpes : conçu à partir des travaux des chercheurs spécialisés, ce petit livre de 128 pages - qui est tout simplement aujourd'hui le plus fort tirage de l'édition régionale - met ainsi les résultats de la recherche scientifique à la portée du plus grand nombre. En outre, on relèvera que la coïncidence chronologique entre le dimanche des " JEP " et la journée En ville sans ma voiture, loin d'introduire de la confusion, a entraîné l'organisation d'animations spécifiques et fortement contribué à susciter l'engouement du public : c'est tout particulièrement le cas à Lyon où 170 000 visiteurs se sont pressés dans la centaine de lieux associés à l'opération et où les circuits mis en place ont jeté dans les rues des dizaines de milliers de personnes désireuses de profiter des conditions privilégiées qui leur étaient exceptionnellement proposées pour découvrir, dans une ville libérée de la voiture, les richesses du patrimoine urbain. On ne saurait conclure ce premier bilan des Journées européennes du patrimoine 2002 sans souligner une nouvelle fois l'impressionnante convergence de vues des organisateurs locaux à propos du publie de cette manifestation : tous les témoignages s'accordent en effet pour dire combien les visiteurs sont " intéressés ", " attentifs ", " respectueux ", " bienveillants ", " soucieux d'échanges et de dialogue ", " enthousiastes " etc. Ainsi se trouvent pleinement confirmées les conclusions de l'étude menée en septembre 1999, à l'instigation de la DRAC Rhône-Alpes, par l'équipe de sociologues d'Expo + conduite par François Leroy : " Quand l'offre proposée au public est à la hauteur de ses attentes, quand elle prend en considération le goût des visiteurs pour la rencontre et la grande disponibilité dont ils font preuve, les Journées européennes du patrimoine peuvent en effet constituer un moment tout à fait privilégié pour mener, autour de l'héritage d'un territoire, une action culturelle exigeante. "

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