Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 06/11/2003

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'impact de la maladie d'Alzheimer. En effet, la montée du nombre de malades et la pauvreté des structures socio-médicales rendent insuffisants les moyens mis en oeuvre pour gérer une maladie extrêmement préoccupante. De plus, une enquête révèle que le nombre de malades croît considérablement, notamment à cause de l'augmentation de la durée de vie, d'autant que la tendance déficitaire en matière d'accueil et de soins est vouée à se détériorer. Face à cette urgence médicale et politique, il lui demande si le Gouvernement entend mettre en place un plan d'action comprenant une politique de dépistage plus active et une amélioration de la prise en charge.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 26/02/2004

Le vieillissement de la population entraîne un accroissement du nombre des affections dont la fréquence augmente avec l'âge. Parmi elles, les démences et notamment la maladie d'Alzheimer, représentent un enjeu de santé publique important pour les malades et leur entourage. Les données épidémiologiques actuelles font état de 430 000 personnes atteintes de maladie d'Alzheimer en France. Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés est difficile, notamment aux stades précoces car il n'existe pas de marqueurs spécifiques permettant un diagnostic de certitude ; pourtant, ce diagnostic doit être précoce, car l'identification de la maladie permet la mise en oeuvre d'une prise en charge médico-psycho-sociale adaptée. L'identification des premiers symptômes par les médecins généralistes bénéficie de l'apport des résultats de l'étude de l'INSERM portant sur les outils d'évaluation des fonctions cognitives utilisables en pratique de ville. Le développement des consultations mémoire va se poursuivre et sera soutenu par une tarification adaptée dans le cadre de la tarification à l'activité des structures sanitaires. Treize " centres mémoire de ressources et de recherche " ont été labellisés en 2003. En ce qui concerne la formation des professionnels de santé, la réalisation d'outils de formation portant sur la démarche diagnostique, le projet de soins et l'accompagnement des patients et de leur famille a été confiée au réseau français de la maladie d'Alzheimer. Afin de préserver la dignité des personnes, une réflexion éthique est engagée autour de cinq thèmes : le diagnostic, être malade et vivre chez soi, poursuivre la relation avec le sujet à un stade avancé de la maladie, la recherche et la fin de vie. Cette réflexion se traduira sous la forme d'une réunion nationale à Paris en avril 2004 puis de cinq réunions régionales, chacune centrée sur un des cinq thèmes proposés. Afin de soutenir et d'aider les personnes malades et leur famille et d'améliorer la qualité des structures d'hébergement, il sera créé, d'ici 2007, 4 500 places d'hébergement temporaire, 8 500 places d'accueil de jour dédiées à la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'affections apparentées. Enfin, afin de développer la recherche plusieurs projets sont soutenus : un projet de l'INSERM portant sur l'impact du dépistage et du diagnostic précoce dans les détériorations cognitives, la validation du plan de soins et d'aide dans la maladie d'Alzheimer, conduite par le CHU de Toulouse, l'organisation d'un séminaire de formation à la méthodologie de recherche à l'intention des équipes de cliniciens.

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