Question de M. RALITE Jack (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 18/12/2003

M. Jack Ralite interpelle M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation du Centre international d'art mural de Saint-Savin. En effet, en quatorze ans, le Centre international d'art mural (CIAM) de Saint-Savin s'est imposé en France, en Europe et à l'échelle internationale comme un centre-ressource unique sur la connaissance de l'art mural. Ses missions sont multiples. C'est le seul centre en France sur les techniques de la fresque ; lieu de formation, de documentation, de recherche, de création en lien avec plus de quatre-vingt institutions réparties sur trente-cinq pays... C'est une part essentielle de la culture médiévale et chrétienne qui est revitalisée autour du majestueux monument de l'abbaye de Saint-Savin dont les peintures murales sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le CIAM a été reconnu en 1995 par la DATAR comme pôle d'économie du patrimoine (PEP) dans le cadre d'un programme sur l'ensemble de la " vallée des fresques ". Une enveloppe de 40 000 euros avait déjà été attribuée par la DATAR et le ministère de la culture au CIAM pour le lancement d'un programme de " portails culturels territoriaux ". Or, toute une série de pans de ce travail risque d'être mise en cause par un certain nombre de difficultés résultant d'un évolution structurelle dans le cadre de la mise en place d'un établissement public de coopération culturelle (EPCC). Une émotion considérable s'est exprimée en France, en Europe et dans le monde sur ce dossier. La qualité des 2 000 soutiens au comité de défense en témoigne. Nul ne conteste l'évolution vers l'EPCC mais dans la période de transition, le licenciement d'une partie du personnel conduira à des dommages très forts remettant en cause tous les résultats antérieurs et les missions essentielles du CIAM. Il lui demande donc de bien vouloir créer les conditions de la pérennité de l'ensemble des missions du CIAM, donc du maintien du personnel, dans la période transitoire de l'année 2004. L'effort nécessaire et partagé de l'Etat et des collectivités serait fort modeste au regard des engagements financiers réalisés pendant quatorze ans tant au niveau des contrats de Plan que des conventions diverses.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 27/01/2005

L'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe est l'un des édifices majeurs du patrimoine médiéval, plus particulièrement connu pour son exceptionnel cycle de peintures murales. L'État, qui a classé l'édifice dès 1840, a réalisé depuis cette époque d'importants travaux pour la conservation de l'église abbatiale de Saint-Savin. L'édifice a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1983, une démarche qui marquait la reconnaissance de sa valeur exceptionnelle. Après cette inscription, le ministère de la culture, le conseil régional et le conseil général ont soutenu un projet de développement culturel et touristique de ce site. Le Centre international d'art mural a ainsi été créé en 1989, avec quatre missions prioritaires : l'accueil du public sur le site ; la documentation et les publications ; la sensibilisation et la formation du public ; l'organisation de grands événements en lien notamment avec la création contemporaine. Le travail réalisé en dix ans par l'équipe du CIAM et les résultats acquis sont unanimement reconnus. A la fin du chantier d'aménagement des bâtiments abbatiaux en 2001, la communauté de communes du montmorillonnais, affectataire de l'édifice, a fait le choix, pour des raisons juridiques et financières, de gérer l'abbaye en régie directe. Dès lors, deux structures se sont trouvées en présence sur le site. Le CIAM, privé des recettes propres liées à l'accueil des visiteurs, s'est alors recentré sur des actions de formation en lien avec l'université de Poitiers. Mais il s'est trouvé plongé dans une crise financière qui a contraint l'association à engager une procédure de licenciement du personnel, à l'automne 2003. A la fin de l'année 2003, l'État a pris l'initiative de réunir les partenaires concernés en vue de fixer des orientations communes fondées sur la reconnaissance de l'importance culturelle majeure du site. Il a été décidé de lancer en 2004 l'élaboration d'un nouveau schéma de développement culturel et d'étudier la faisabilité d'un établissement public de coopération culturelle associant l'État et les collectivités territoriales. La direction régionale des affaires culturelles a dégagé en 2004 la participation nécessaire à la résorption du déficit du CIAM, à la publication des actes des deux derniers colloques organisés par cette association, et au financement de l'étude du nouveau projet. Une nouvelle structure devrait voir le jour à la fin de l'année 2005. En attendant, l'ouverture et la visite de l'abbaye sont toujours assurées grâce aux guides-conférenciers du pays d'art et d'histoire du montmorillonnais.

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