Appartenance politique :
Membre du Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche
État civil :
Né le 14 mai 1928
Décédé le 12 novembre 2017
Profession :
Journaliste
Département :
Seine-Saint-Denis
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


RALITE (Jack)

Né le 14 mai 1928 à Châlons-sur-Marne (Marne)

Décédé le 12 novembre 2017 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)

Député de la Seine-Saint-Denis de 1973 à 1981

Ministre de la Santé du 23 juin 1981 au 22 mars 1983

Ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, chargé de l'Emploi du 24 mars 1983 au 17 juillet 1984

Sénateur de la Seine-Saint-Denis de 1995 à 2011

Jack Ralite voit le jour le 14 mai 1928 à Châlons-sur-Marne où sont établis ses parents, chauffeurs de taxi. Bien qu'il ait obtenu le baccalauréat, il ne peut entamer d'études supérieures et doit travailler comme employé de mairie à Stains. C'est dans cette municipalité communiste limitrophe de Paris, qu'il s'engage en politique en adhérant au Parti communiste français en 1947.

Journaliste au quotidien communiste L'Humanité en 1956, il devient responsable de la rubrique télévision puis de la rubrique culture dans L'Humanité Dimanche (1957 - 1973). Poursuivant son engagement politique, il est élu conseiller municipal d'Aubervilliers en 1959. Aussitôt nommé adjoint au maire chargé de l'éducation et de la culture, il assume cette fonction jusqu'en 1984, s'employant à développer les infrastructures culturelles de la ville, à commencer par le Théâtre de la Commune, fondé en 1960.

Il est élu député de la troisième circonscription de la Seine-Saint-Denis, au siège laissé vacant par Waldeck Rochet, l'ancien secrétaire général du PCF recueillant 51,3 % des suffrages exprimés au premier tour des législatives du 4 mars 1973. Il quitte alors le journalisme pour se consacrer pleinement à ses mandats et sera réélu le 12 mars 1978, de nouveau dès le premier tour, avec 50,9 % des voix.

Au Palais-Bourbon, il siège au groupe communiste de 1973 à 1981. Membre de la commission des affaires culturelles, il consacre l'essentiel de son action à la culture et plus spécifiquement à l'audiovisuel. Il appartient à plusieurs instances audiovisuelles : la délégation parlementaire consultative de l'ORTF, la commission de contrôle et de gestion financière de l'ORTF et la délégation parlementaire pour la radiodiffusion-télévision française, dont il est vice-président en 1980. À la tribune de l'Assemblée nationale, cet ancien journaliste n'a de cesse de défendre la liberté de la presse, remise en cause selon lui par sa concentration mais aussi par « le développement de l'empire élyséen de l'information »1 sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing. Il défend aussi bien les journalistes pigistes que le droit de grève au sein de l'audiovisuel public et dépose une proposition de loi tendant à mettre en places des radios locales dans le cadre du service public (1978). Il est également rapporteur du budget du cinéma de 1973 à 1980.

J. Ralite manifeste par ailleurs son intérêt pour l'enseignement, déposant en 1976 une proposition de loi visant à modifier certains articles de la loi d'orientation de l'enseignement supérieur de 1968. Il se montre critique envers la politique universitaire suivie par les gouvernements Chirac et Barre et dénonce plus largement toutes les inégalités scolaires. Il prend également, à l'Assemblée nationale, la défense des salariés en lutte contre la vie chère et celle des populations touchées par la pauvreté, telles que les habitants de la Cité des Quatre Mille à La Courneuve. En 1980, il cosigne la proposition de Georges Marchais tendant à donner des droits nouveaux aux salariés et à leurs représentants. Lors de scrutins publics, il approuve la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1974) et la loi portant réforme du divorce (1975). Il vote contre la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980) et il s'abstient sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973).

Candidat du PCF aux élections législatives du 14 juin 1981, il est réélu dès le premier tour avec 53,9 % des suffrages exprimés, devançant nettement le socialiste Bernard Perochain qui ne recueille que 23,3 % des voix. Il démissionne néanmoins très rapidement de son mandat de député. En effet, le 23 juin 1981, J. Ralite est l'un des quatre ministres communistes qui entrent dans le second gouvernement de Pierre Mauroy : il obtient le portefeuille de la Santé, celui de la Culture qui lui paraissait destiné ayant été attribué à Jack Lang. À l'automne 1981, il accomplit un tour de la France de la santé afin de dresser un état des lieux des professions et des infrastructures sanitaires. Il met ensuite en oeuvre une réforme des hôpitaux. Par la suite, le 24 mars 1983, il devient ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, chargé de l'Emploi, dans le troisième gouvernement Mauroy. Mais la rupture entre socialistes et communistes provoquée par le tournant de la rigueur entraîne son départ, ainsi que celui des trois autres ministres communistes, le 17 juillet 1984.

J. Ralite se consacre alors pendant plusieurs années à la mairie d'Aubervilliers. Il est en effet élu maire de ce fief communiste le 8 juin 1984, après le décès d'André Karman dont il était l'adjoint depuis 1959. Il administre jusqu'en 2003 cette ville ouvrière de la Seine-Saint-Denis, l'une des plus pauvres d'Île-de-France qui compte plus de 40 % de logements sociaux. Il est également conseiller régional d'Île-de-France (1986 - 1992). Membre du comité central puis national du PCF de 1979 à 2000, il devient par ailleurs l'un des chefs de file des « refondateurs », partisans d'une profonde rénovation du parti.

En 1995, il sollicite un nouveau mandat parlementaire en se présentant aux élections sénatoriales du 24 septembre. La liste communiste conduite par la sortante Danielle Bidard obtenant deux sièges avec 668 des 1 928 suffrages exprimés, J. Ralite est élu sénateur de la Seine-Saint-Denis. Il est ensuite reconduit le 26 septembre 2004, un an après avoir abandonné son fauteuil de premier édile d'Aubervilliers : la liste communiste qu'il conduit conserve ses deux sièges en rassemblant 496 des 2 006 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au sein du groupe communiste, républicain et citoyen. Il préside le groupe sénatorial d'amitié France-Bosnie-Herzégovine.

Animateur des États généraux de la culture qu'il a fondés en 1987, il continue de consacrer une large part de son action parlementaire aux questions culturelles. Membre de la commission sénatoriale des affaires culturelles, il est nommé administrateur du Théâtre national de la Colline et de l'établissement public de la Cité de la musique (1996-2006). Au Sénat, il se fait l'avocat inlassable de l'exception culturelle française. Il déplore constamment l'insuffisance du budget de la culture. Il ne cesse surtout de défendre les artistes et plus particulièrement les intermittents du spectacle.

C'est à l'audiovisuel que l'ancien journaliste de L'Humanité se montre le plus attentif à la Haute Assemblée où il dépose une proposition de loi sur l'audiovisuel (1999) et une autre visant à assurer la sauvegarde du service public de la télévision (2010). Il présente également le rapport d'information sur l'évolution du secteur de l'exploitation cinématographique (2003). Au cours de l'examen des textes relatifs à l'audiovisuel, il déplore régulièrement la place croissante accordée aux groupes privés et regrette l'insuffisance des moyens attribués au service public.

J. Ralite se préoccupe aussi des plus défavorisés dans les travaux sénatoriaux. Membre du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées à compter de 1999, il soutient régulièrement l'institution d'un droit au logement opposable. Il dénonce aussi la précarisation des couches populaires et intermédiaires. En 1996 et 1997, il défend vigoureusement les « sans-papiers » de l'église parisienne Saint-Bernard.

Lors de scrutins publics, il approuve la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes (1999). Il vote contre la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail (1998), la loi relative au pacte civil de solidarité (1999), la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République (2002), la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (2005), la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes (2008), la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République (2008), la loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion (2008) et la loi de réforme des collectivités territoriales (2010). Il ne prend pas part au vote de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet (2009).

En 2011, quelque temps après avoir déjà renoncé à son mandat de conseiller municipal d'Aubervilliers, il décide de ne pas se représenter aux élections sénatoriales et se retire de la vie politique. Il s'éteint le 12 novembre 2017 à l'âge de quatre-vingt neuf ans. Hostile à toute distinction honorifique personnelle, il avait refusé la Légion d'honneur à quatre reprises.

1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats de l'Assemblée nationale, séance du 25 octobre 1974, p. 5495.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.

Who's who in France (plusieurs éditions).

Bibliographie

Travaux sur Jack Ralite

Bittoun (Gilda), « Jack Ralite », dans Le Maitron. Dictionnaire biographique ouvrier du mouvement social : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article176498, version mise en ligne le 4 novembre 2015, dernière modification le 26 décembre 2018.

Lefait (Philippe), Quatre ministres et puis s'en vont..., Paris, Éditions de l'Atelier, 1995.

Ouvrages généraux sur le Parti communiste français

Courtois (Stéphane) et Lazar (Marc), Histoire du Parti communiste français, Paris, PUF, 2000.

Lazar (Marc), Le Communisme, une passion française, Paris, Perrin, 2002.

Elu le 24 septembre 1995
Réélu le 26 septembre 2004
Fin de mandat le 30 septembre 2011 (ne se représente pas)

Ministre
Ministre délégué
Député de la Seine-Saint-Denis

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jack RALITE

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