Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 09/12/2004

M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur le projet annoncé de l'intégration de la formation initiale des orthophonistes dans la réorganisation de l'ensemble des études de santé, dans le cadre de l'harmonisation des systèmes européens de l'enseignement supérieur. Cette réforme envisage de réduire ces études à une licence professionnelle, ce qui entraînerait la suppression de certains enseignements pratiques et théoriques. Une attitude préjudiciable à la qualité de la formation. D'autre part, compléter la formation initiale, niveau licence professionnelle, par un master de spécialisation ne pourrait que constituer un déni du niveau de compétences de ces professionnels reconnus, une atteinte caractérisée à la qualité des soins et une discrimination dans l'accès aux soins et la mise en place d'une orthophonie à deux vitesses. Aussi, il lui demande de bien vouloir considérer que seul un master professionnel diplômant en orthophonie répondrait aux critères de compétence et de qualité de soins et permettrait ainsi de maintenir la qualité de formation des futurs professionnels.

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Réponse du Ministère des solidarités, de la santé et de la famille publiée le 12/05/2005

La qualité des soins est une préoccupation constante du Gouvernement. La compétence des professionnels de santé, qui repose sur un processus adapté de formation, en est un facteur essentiel. Les orientations prises en matière de formation des professions de santé, dont font partie les orthophonistes, s'organisent autour de la formation initiale et, depuis la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, de la mise en place d'une obligation de formation continue. S'agissant de la formation initiale, deux orientations sont privilégiées : son recentrage sur les connaissances incontournables nécessaires à l'acquisition des compétences liées au coeur du métier et l'amélioration de sa qualité, notamment par des stages plus formateurs et parfois moins nombreux, avec mise en place d'un vrai tutorat. En parallèle, la mise en place d'une formation continue, inscrite dans la loi précitée, permettra de compléter, tout au long de la vie, les connaissances et les compétences acquises en formation initiale et de les adapter aux évolutions des techniques, de la société et des changements de lieux d'exercice du professionnel. La réforme licence, master, doctorat (LMD) s'inscrit dans cette logique. Elle permettra la mise en place de passerelles entre professions, des évolutions de carrière et des échanges internationaux avec les pays de l'Europe. Une réflexion sur la mise en place de ce dispositif est actuellement menée par le ministère de la santé et le ministère de l'éducation nationale. Cette réflexion ne vise en aucun cas à créer une orthophonie à deux vitesses puisque le niveau de sortie qui sera proposé permettra d'effectuer, comme actuellement, la rééducation orthophonique adaptée à tous les types de pathologies prises en charge. Elle n'est pas encore finalisée. Cette réflexion devrait faire l'objet, dans les prochaines semaines, de réunions de présentation du dispositif aux différentes professions concernées avant d'engager avec elles, si elles adhèrent aux grandes orientations qui seront définies et souhaitent s'engager dans la démarche proposée, le travail sur la réforme du contenu des programmes à partir de la description du métier. En tout état de cause, les formations actuelles persistent. Les propositions de cursus universitaires émaneront à titre expérimental des universités.

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