Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 15/12/2005

M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les inquiétudes exprimées par les conseillers d'orientation psychologues quant à l'avenir de leur métier. En effet, avec l'ensemble de l'équipe éducative, ils remplissent une véritable mission de service public d'accompagnement des élèves, du collège à l'université. Ils favorisent ainsi leur adaptation à la vie scolaire, contribuent à la mise en oeuvre des conditions de leur réussite et aident à la réalisation de leurs projets. Or, depuis quelques années, ce service public est mis en grande difficulté, par le manque de recrutement et la fermeture d'un certain nombre de structures. Récemment encore, les propositions contenues dans un rapport parlementaire et un rapport de l'inspection générale porteraient un nouveau coup au service public de psychologie, d'information et d'orientation. Remise en cause du statut par la suppression de la qualification de psychologue, bradage de la formation, augmentation du temps de travail, multiplication des lieux d'intervention et réduction de moitié des CIO. De plus, réduire les missions des conseillers d'information et d'orientation psychologues à la seule information et orientation remet en cause leur contribution à la réussite scolaire des élèves les plus défavorisés qui seront, de fait, pénalisés. Aussi, il souhaiterait connaître ses projets quant à la suite qu'il entend donner à ces rapports et quels moyens il compte accorder pour que les CIO poursuivent dans de bonnes conditions leur mission de service public d'accueil, d'information, d'orientation et d'accompagnement des jeunes scolaires et étudiants.

- page 3206


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 01/06/2006

La loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école prévoit que l'orientation et les formations proposées aux élèves tiennent compte de leurs aspirations, de leurs aptitudes et des perspectives professionnelles liées aux besoins prévisibles de la société, de l'économie et de l'aménagement du territoire. Dans ce cadre, les élèves élaborent leur projet d'orientation scolaire et professionnelle avec l'aide des parents, des enseignants, des personnels d'orientation et des autres professionnels compétents. Les administrations concernées, les collectivités territoriales, les organisations professionnelles, les entreprises et les associations y contribuent. Le rapport parlementaire remis au Premier ministre ainsi que le rapport de l'inspection générale sur le fonctionnement des services d'orientation ne remettent pas en cause l'existence et l'utilité des services d'orientation de l'éducation nationale. Ils relèvent cependant le manque de cohérence et de coordination des différents dispositifs d'aide à l'orientation. Ils insistent sur la nécessité de travailler en partenariat avec d'autres intervenants afin d'offrir aux jeunes un meilleur accompagnement dans leur parcours de formation et d'insertion professionnelle. Le Premier ministre a annoncé dans sa conférence de presse du 1er décembre 2005 la création d'un service public de l'orientation, capable de regrouper l'ensemble des informations disponibles pour les offrir en temps utile aux élèves et aux étudiants. Ce service, qui obéira aux règles de transparence, de collégialité et de disponibilité, sera accessible en tout point du territoire et à chaque moment de la scolarité. Une première expérimentation d'un schéma régional d'orientation et d'insertion est lancée dans les académies d'Amiens, Bordeaux, Caen, Nantes, Strasbourg et Versailles dès cette année scolaire 2005-2006. Concernant la situation des effectifs des conseiller d'orientation-psychologue, celle-ci doit être appréciée par rapport à celle de l'ensemble des membres de l'équipe éducative. La suppression de 50 emplois de conseillers d'orientation-psychologues sur l'ensemble du territoire national à la rentrée 2005 est à mettre en perspective avec l'évolution des effectifs d'élèves et des moyens d'orientation au cours des cinq dernières années. En effet, de la rentrée 2000 à la rentrée 2005, la baisse des effectifs du second degré public est de l'ordre de - 2,6 %, alors que les moyens d'orientation ont au total été maintenus.

- page 1517

Page mise à jour le