Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 29/12/2005
M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la politique en faveur de la tapisserie d'Aubusson. Dans le cadre de son action de soutien aux métiers d'art et à la création textile contemporaine, le ministère de la culture reste attentif au maintien du savoir-faire des lissiers de la région aubussonnaise. Il lui demande quelles sont les mesures engagées afin d'accroître l'intérêt des créateurs pour ce mode d'expression et cet art décoratif, notamment à partir des enseignements dispensés par les écoles nationales supérieures d'art. En outre, il demande s'il lui est possible d'indiquer les achats de maquettes et les projets de tissage de tapisseries ou de tapis d'Aubusson programmés ou à l'étude en 2006 dans le cadre des commandes publiques. Enfin, il lui demande si les musées nationaux (Compiègne, Fontainebleau, etc.) envisagent de programmer à nouveau le retissage de tapis à Aubusson dans le cadre de la restitution des états historiques des appartements royaux ou impériaux.
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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 06/04/2006
Il convient de répondre à l'honorable parlementaire que la tapisserie à Aubusson a toujours fait l'objet d'une politique de soutien effective de la part du ministère. Les derniers éléments sont les suivants. Le budget de 168 000 euros a été reconduit pour 2005. Pour les tissages en cours de réalisation ou déjà fabriqués cette année sont réalisés cette année les projets suivants : une tapisserie de très grandes dimensions (environ 500 cm x 400 cm) de Gérard Garouste pour l'escalier d'honneur de l'hôtel de ville d'Aubusson. Est engagé l'achat de la maquette de grande taille, qui sera suivi du lancement et de la réalisation du tissage. Pour ce grand tissage il est de nouveau demandé aux ateliers de se regrouper en collectif afin de distribuer la subvention à plusieurs ateliers. Il est à mentionner que la ville participe financièrement à la fabrication des tissages à hauteur de 10 à 15 % du montant TTC de la fabrication de la tapisserie. Pour des raisons de remise tardive de la maquette par l'artiste, le projet sera finalisé en 2006 ; trois tapis-ras de Marc Couturier, qui seront réalisés par sept structures de production ; pilotage également du projet de retissage des quatre tapisseries Tutto d'Alghiero e Boetti pour l'université Lyon-II, détruites dans un incendie. Pour 2006, la somme d'argent, utile aux retissages et d'une valeur de 99 933,03 euros, est payée intégralement par l'assurance. Cela permet de l'ajouter à la subvention annuelle apportée par l'Etat. Huit structures de production vont travailler sur ces quatre tissages. Le rayonnement de la tapisserie aubussonnaise en France et à l'étranger se poursuit : en 2005, l'exposition « Métissages » terminait sa tournée au Mexique, à Monterrey et à Mexico (présentation de trois tapisseries), et une tapisserie était présentée dans l'exposition à Saint-Rémy-de-Provence : Le corps est le paysage. Ensuite, sur une invitation du musée de la Tapisserie à Aubusson nous avons géré et élaboré l'exposition « Tenture 2001 », qui se compose de onze tapisseries faites d'après les projets de onze artistes contemporains issus des scènes nationale et internationale. En 2006, la tapisserie aubussonnaise sera présente dans l'exposition « Métissages » et sera présentée au Musée national des arts décoratifs à Prague, en République tchèque, puis dans les musées de la Nièvre (présentation de trois tapisseries), et enfin dans l'exposition « Femmes d'Europe » à Saint-Tropez (été 2006). En ce qui concerne les enseignements liés à la tapisserie, les écoles supérieures d'art relevant du ministère de la culture et de la communication dispensent pour certaines d'entre elles un enseignement en design textile sur trois ou cinq ans. On peut citer, parmi les écoles sous tutelles de l'Etat, l'Ecole nationale supérieure d'art de Limoges-Aubusson, l'Ecole nationale supérieure de création industrielle à Paris - dont l'Atelier national d'art et textile accueille des étudiants ayant déjà une formation artistique pluridisciplinaire bac + 2 et, parmi les établissements de la responsabilité des collectivités locales mais sous contrôle pédagogique du ministère de la culture, l'Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. S'agissant de l'Ecole nationale supérieure d'art de Limoges-Aubusson, il relève de la mission de l'établissement est de valoriser chacun des deux sites qui la constituent en fonction de ses spécificités et de développer une politique de recherche et de formation s'appuyant sur les patrimoines respectifs de ces sites : les arts du feu à Limoges et la tapisserie à Aubusson. Le projet d'établissement prévoit la mise en place d'un cursus long en design textile, plus à même que le cursus court préexistant de lier création et technique ; cependant, la mise en oeuvre de politique d'accueil d'artistes en résidence sensibles à la création textile-tapisserie est menée en parallèle, à la suite de la réhabilitation d'un logement sur le site d'Aubusson. Il n'en reste pas moins vrai que demeure le problème de l'intégration professionnelle des personnes formées compte tenu des possibilités d'embauche de plus en plus limitées.
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