Question de M. MASSERET Jean-Pierre (Moselle - SOC) publiée le 12/01/2006

M. Jean-Pierre Masseret souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conséquences morales et financières de la « crise de la vache folle » supportées par les petites entreprises de boucherie-charcuterie. Parmi ces mesures figurait notamment le retrait des os de la colonne vertébrale des bovins de plus de douze mois. Par mesure d'extrême précaution, ces os sont non seulement retirés de la consommation, mais aussi classés matériaux à risque spécifié (MRS) et éliminés par circuit autorisé par les équarrisseurs, dans le cadre du service public de l'équarrissage (SPE). Le financement de ce service était partiellement couvert par une aide de 1 000 euros. L'Etat, conjointement avec la filière viande, a décidé de sortir les MRS bouchers du SPE afin d'alléger les charges et de rationaliser les coûts. Dès juin 2005, la boucherie-charcuterie artisanale a mis en place un protocole expérimental dans six sites pilotes. Ce protocole consiste à collecter de manière collective les os pour en organiser ensuite le portage. Cette expérience, qui a reçu une autorisation officielle, doit se dérouler entre le 1er novembre 2005 et le 1er mars 2006. Dans le même temps, le ministère de l'agriculture a décidé de réduire l'aide dont sont bénéficiaires les bouchers-charcutiers, de 50 % au 1er janvier 2006. La profession, et en particulier la fédération des bouchers-charcutiers d'Alsace et de Moselle section Moselle, s'étonne particulièrement de cette mesure de restriction prise avant que l'expérimentation en cours soit arrivée à son terme. Seul le résultat de cette expérience permettra en effet de mettre en oeuvre les allégements réglementaires qui lui sont liés. Par conséquent, il souhaite savoir ce que le Gouvernement entend faire pour soutenir davantage cette profession, qui participe activement à la mise en place des mesures de sécurité alimentaire nécessaires à la santé de la communauté nationale.

- page 48


Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 23/02/2006

L'attention du ministère chargé de l'agriculture a été appelée sur les conditions de sortie des sous-produits issus de la découpe des bovins en boucherie du périmètre du service public de l'équarrissage (SPE). L'élimination de ces sous-produits, les colonnes vertébrales de bovins, se caractérise par une prédominance des opérations de collecte. Si cette prestation ne concerne qu'un faible volume à l'échelle de l'équarrissage français (1,6 % du poids des déchets), le coût de la collecte, représentant plus de 90 % du montant global de la prestation d'élimination, est le facteur déterminant de possibles économies. Afin de réduire les frais de collecte, le Gouvernement a récemment autorisé l'allongement des délais de conservation de ces sous-produits jusqu'à une durée de deux semaines, voire d'un mois, sous certaines conditions sanitaires. Parallèlement, et dans un même souci de rationalisation des coûts consacrés à l'élimination des sous-produits, les professionnels du secteur ont proposé, en juillet dernier, un protocole d'expérimentation de nouvelles modalités de collecte et de transport de ces déchets. Partageant cette démarche, le ministère chargé de l'agriculture a souhaité qu'une telle expérimentation puisse se faire dans le respect des exigences réglementaires relatives à l'entreposage et au transport des sous-produits, dès le début du mois de novembre 2005, et pour une durée de cinq mois. Si les résultats de cette expérimentation devaient s'avérer satisfaisants, un ou plusieurs dispositifs de collecte des sous-produits issus des boucheries pourraient être mis en place et permettraient de dégager des économies substantielles sur cette prestation. Par ailleurs, la réforme du service public de l'équarrissage engagée depuis le début 2004 vise à mettre le dispositif national en conformité avec les règles de financement définies au plan communautaire, à en rationaliser le fonctionnement et à en limiter le coût. En termes d'organisation, la volonté du législateur a été de réduire le périmètre du service public à la stricte activité d'équarrissage concernant les cadavres d'animaux collectés en exploitations agricoles. Cette mesure, qui est entrée en application le 1er octobre dernier, s'est traduite par l'ouverture à la libre contractualisation des prestations d'élimination des déchets produits par les abattoirs et les ateliers de découpe. Le maintien temporaire des prestations réalisées auprès des adhérents dans le cadre du service public de l'équarrissage jusqu'à la fin de l'année 2005 a été décidé, afin de permettre la mise en oeuvre progressive des nouveaux délais de conservation et le lancement des expérimentations locales conduites par la fédération nationale des bouchers-charcutiers. Depuis le 1er janvier 2006, les prestations de collecte et d'élimination des déchets provenant des boucheries relèvent elles aussi de relations commerciales entre les bouchers et les équarrisseurs. La possibilité de récupérer la taxe sur la valeur ajoutée sur le prix des prestations de collecte et d'élimination des sous-produits et la rationalisation des collectes sont susceptibles d'occasionner des économies de 50 % sur les coûts constatés en 2005. Tenant compte de ces éléments et conscient des implications de cette réforme sur le fonctionnement de ces entreprises, le Gouvernement apportera son soutien au secteur de la boucherie en 2006, par une aide de 500 euros par an et par boucherie, dont la gestion est confiée au ministère en charge des PME.

- page 489

Page mise à jour le