Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 22/06/2006

M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation d'Ingrid Betancourt, citoyenne française et colombienne, toujours retenue en otage, par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis plus de quatre ans. Cette femme courageuse, privée de liberté pour ses idées a toujours centré son action pour la paix et pour les droits de l'homme. La famille d'Ingrid Betancourt, ses amis, toutes celles et tous ceux qui soutiennent les actions en faveur de sa libération s'émeuvent d'une situation qui dure depuis bien trop longtemps et qui ne semble pas trouver d'issue favorable. Aussi, il lui demande de bien vouloir l'informer des démarches en cours en vue d'obtenir la libération d'Ingrid Betancourt.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 24/08/2006

La libération de Mme Ingrid Betancourt et de Mme Clara Rojas et le sort des otages en Colombie sont une priorité constante de l'action du ministre des affaires étrangères. C'est dans cet esprit que le ministre s'est rendu à Bogota le 26 janvier dernier. A cette occasion, il s'est longuement entretenu avec le président colombien Alvaro Uribe du sort de notre compatriote et des autres otages en Colombie. Il a également rencontré lors de ce déplacement la famille d'Ingrid Betancourt, ainsi que les familles d'autres otages, que le ministre a reçues à la Résidence de France. Après avoir pris de nombreuses initiatives, la France a bâti, avec l'Espagne et la Suisse, une proposition consistant à délimiter une zone, située dans le département de Valle del Cauca, afin de permettre au Gouvernement colombien et aux FARC d'engager des négociations en vue d'un accord humanitaire permettant la libération de Mme Betancourt et d'autres otages. Le Président colombien a confirmé personnellement au ministre, lors de leur entretien, l'acceptation de cette proposition, qu'il avait rendue publique le 13 décembre 2005. Le 23 février dernier, à l'occasion du quatrième anniversaire de l'enlèvement de Mme Betancourt, de nombreuses manifestations ont témoigné de la très forte mobilisation des plus hautes autorités de l'Etat, du Gouvernement et de l'ensemble de notre pays. Le ministre des affaires étrangères est intervenu sur l'antenne de Radio Caracol, l'une des principales radios du pays, pour adresser à notre compatriote, à Mme Clara Rojas, sa directrice de campagne, ainsi qu'à l'ensemble des otages en Colombie, un message de profonde solidarité. Le même jour, la présidence de l'Union européenne a publié une déclaration qui reconnaît la nécessité de conclure un accord humanitaire et qui appuie pleinement la proposition que la France a faite, avec l'Espagne et la Suisse, pour faciliter l'ouverture d'un dialogue. Nous considérons, dans le contexte créé par la réélection du Président Uribe le 28 mai dernier, qu'il est essentiel de continuer à promouvoir inlassablement cette initiative, notamment auprès des FARC, que nous avons invités à réagir de manière constructive à cette proposition. Soucieuse que les contacts nécessaires se fassent dans la plus grande discrétion, la France espère une issue favorable qui signifierait la fin d'une épreuve terrible pour les otages et leurs proches et qui pourrait également être le signe d'une volonté de s'engager sur la voie d'une solution négociée du conflit colombien. L'accord humanitaire que la France appelle de ses voeux serait un pas dans cette direction. Notre pays demeure pleinement disponible pour accompagner la Colombie dans la recherche de la paix susceptible de bénéficier à l'ensemble de sa population.

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