Question de M. GRIGNON Francis (Bas-Rhin - UMP) publiée le 29/06/2006

M. Francis Grignon attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les difficultés rencontrées par la facture d'orgues française à la suite des importantes baisses des crédits alloués à la Culture et au secteur de l'orgue en particulier. Cette profession en ressent les effets avec une baisse drastique de l'activité, et envisage de licencier une partie de leur effectif, ce qui entraînera entre autres la perte de savoir-faire irremplaçables. Pourtant, la facture d'orgues française détient un savoir-faire multiséculaire qui fait vivre le patrimoine culturel et cultuel. En tant qu'artisanat d'art, elle bénéficie du label « Entreprise du patrimoine vivant » récemment institué par le ministère des PME-Artisanat. Les factures d'orgues et les organistes français sont mondialement réputés et reconnus pour leur spécificité culturelle et la qualité de la facture française. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il envisage de mettre en œuvre pour préserver le secteur professionnel des orgues.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 07/09/2006

Le ministre de la culture et de la communication entend rassurer l'honorable parlementaire sur la continuité de la politique générale de l'Etat en faveur des orgues, sans toutefois méconnaître la réalité des difficultés économiques préoccupantes rencontrées par la profession des facteurs d'orgues, artisans d'art, qui peuvent désormais bénéficier du label « Entreprise du patrimoine vivant ». Il se tient très régulièrement informé des réalisations des facteurs d'orgues français, qu'il s'agisse de créations ou de restaurations d'instruments protégés au titre des monuments historiques ou non, et s'honore de contribuer, par l'action de l'Etat en partenariat avec les collectivités territoriales, au maintien d'un véritable savoir-faire artisanal renommé, largement reconnu en France et à l'étranger. Il se réjouit des créations de facteurs d'orgues français en particulier au Japon, en Corée, en Allemagne, après l'inauguration du grand orgue dans l'église entièrement reconstruite de la Frauenkirche de Dresde, qui a constitué un événement d'envergure internationale. C'est ainsi qu'entre 2003 et 2005, une somme globale de 1,2 million d'euros a été consacrée à une vingtaine d'opérations de créations d'orgues neuves, principalement, et de restaurations d'instruments installés dans des édifices appartenant à des communes et à des associations cultuelles. Toutes ces opérations ont reçu un avis favorable au principe d'une subvention de l'Etat émis par la commission des orgues non protégées au titre des monuments historiques, compétente auprès de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles, en raison de la qualité de leur projet global et de leur programme culturel de diffusion et de pédagogie. Elles bénéficient d'une subvention moyenne de l'Etat de 25 % pour les créations et de 20 % pour les restaurations et font l'objet d'appels d'offres avec mise en concurrence des entreprises françaises et européennes intéressées par le projet, conformément aux dispositions du code des marchés publics. Il convient de signaler, parmi les opérations achevées et cofinancées depuis 2003 par le ministère de la culture et de la communication, les récentes créations d'orgues neuves à Laroque-d'Olmes (Ariège), à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), à l'église Saint-Jacques-de-Neuilly (Hauts-de-Seine), propriété diocésaine, à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise), et la restauration de l'orgue de Nontron (Dordogne). Il importe aussi de rappeler la création du grand orgue contemporain de la cathédrale d'Evreux (Eure), propriété de l'Etat. De nombreuses créations d'orgues sont en cours de réalisation, en particulier à Sanary (Var), à Piblange (Moselle), à Champcueil (Essonne), au temple de l'Église réformée de France à Tours (Indre et Loire), au temple du Bouclier de Strasbourg (Bas-Rhin), à Rémering-les-Puttelange (Moselle), à Bourgogne (Marne), à Dole (Jura), à la cathédrale de Saint-Dié (Vosges), propriété de l'Etat, ainsi que la restauration du grand orgue de l'église de Saint-Cloud (Hauts de Seine) et celle de l'orgue du temple de Grenoble (Isère). Le ministre demeure très attentif aux actions de créations qui seront lancées prochainement, parmi lesquelles les orgues destinées aux églises du Touquet (Pas-de-Calais), de Marly-le-Roi (Yvelines), de Brunoy (Essonne), de Thionville (Moselle), d'Amilly (Loiret), de Courbevoie (Hauts de Seine), à l'école de musique de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain) ainsi que la restauration des orgues de Saint-Paterne-Racan (Indre-et-Loire) et de Saint-Pierre de Neuilly (Hauts-de-Seine). Le ministre réaffirme sa volonté de tout mettre en oeuvre afin de poursuivre une politique dynamique de création d'orgues, en parfaite complémentarité avec la politique de protection et de restauration du patrimoine organistique initiée par la direction de l'architecture et du patrimoine, sous-direction des monuments historiques et des espaces protégés.

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