Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 09/08/2007

M. Guy Fischer appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la situation des mutuelles de la fonction publique hospitalière face à la recommandation du 20 juillet 2005 de la Commission européenne dénonçant, au nom de "la concurrence libre et non faussée" les aides directes et indirectes de l'État français aux mutuelles de la fonction publique.
En septembre 2005, le Conseil d'État allait dans le même sens et demandait au Gouvernement d'abroger l'arrêt Chazelle qui fixait les conditions juridiques de la participation financière des employeurs publics aux mutuelles des agents de la fonction publique d'État.
Entre-temps, un article de la loi de modernisation de la fonction publique a consacré le principe du financement par les employeurs publics des garanties de protection sociale complémentaire des agents.
Or, sans aucune concertation et sans tenir compte des démarches entreprises par les mutuelles hospitalières et les organisations syndicales représentatives des personnels siégeant au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH) auprès du ministère de la santé et de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS), cette dernière, par une circulaire du 19 février 2007, a demandé la suppression des aides indirectes au cours du premier semestre 2007. Cette circulaire vise les aides indirectes et principalement les décharges d'activité des correspondants mutualistes. Le paradoxe est qu'il n'a jamais été question de supprimer ces aides dans les autres fonctions publiques.

Compte tenu de cette injustice et de la menace qu'elle fait peser sur le réseau de correspondants mutualistes dont le rôle social en direction des personnels hospitaliers est irremplaçable, il lui demande instamment de suspendre cette circulaire, au moins jusqu'à l'aboutissement des négociations en cours.

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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 24/04/2008

Par circulaire du 19 février 2007, le ministre de la santé et des solidarités a demandé aux établissements publics de santé de régulariser toutes les aides indirectes non remboursées accordées aux mutuelles des agents de la fonction publique hospitalière. Cette décision fait suite à la demande adressée par la commission européenne aux autorités françaises de régulariser les aides directes et indirectes constatées en faveur des mutuelles de fonctionnaires. La direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) a adressé des instructions en ce sens à l'ensemble des services ministériels le 30 mai 2006 et à la direction générale des collectivités territoriales (DGCL), le 14 avril 2006. Cette direction a informé les collectivités territoriales de la demande de régularisation de la commission européenne par note du 2 mai 2006. Des discussions menées par la DGAFP ont permis d'élaborer un décret visant à permettre la participation financière de l'État à la protection sociale complémentaire des fonctionnaires, conformément à l'article 39 de la loi n° 2007-148 du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique. Par courrier du 16 février 2007, la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) a informé les mutuelles hospitalières et les organisations syndicales représentatives du personnel de son intention d'engager une concertation sur un projet de décret propre à la fonction hospitalière, après validation par la commission européenne du projet relatif à la fonction publique de l'État. La commission européenne ayant, par une décision du 30 mai 2007, validé ledit projet, le décret n° 2007-1373 du 19 septembre 2007 relatif à la participation de l'État et de ses établissements publics au financement de la protection sociale complémentaire de leurs personnels a été publié au Journal officiel le 21 septembre 2007. En conséquence, la DHOS a aussitôt engagé, avec les mutuelles et les organisations syndicales représentatives de la fonction publique hospitalière des discussions techniques en vue de la transposition, à la fonction publique hospitalière, d'un dispositif permettant la participation des employeurs à la protection sociale complémentaire des agents. Compte tenu des spécificités de la fonction publique hospitalière et de la nécessité de disposer de tous les éléments d'éclairage nécessaires pour l'élaboration du décret FPH, une mission a été confiée à l'inspection générale des affaires sociales (IGAS). Cette mission permettra de faire un état des lieux des aides indirectes accordées aux mutuelles par les établissements de santé, d'évaluer au mieux l'avantage financier que ces aides représentent, d'établir un bilan de l'application de la gratuité des soins dont bénéficient les fonctionnaires hospitaliers et de formuler des recommandations pour l'accès et l'amélioration de la protection sociale complémentaires des fonctionnaires hospitaliers. Il convient de signaler, enfin, que la régularisation des aides directes et indirectes constatées avant l'adoption du dispositif prévu par la loi n° 2007-148 du 2 février 2007 susvisée, est un préalable requis par la commission européenne pour la validation d'un nouveau dispositif.

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