Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - UMP) publiée le 20/09/2007

M. José Balarello attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les annonces faites récemment par des équipes de chercheurs des universités du Texas et de Newcastle en Grande Bretagne qui ont révélé le potentiel extraordinaire contenu dans les cellules du sang du cordon ombilical. Ces équipes traitent déjà plus de 80 pathologies à partir de ces cellules. En Asie, en Australie, aux USA, les recherches progressent, les publications scientifiques sur ce sujet se multiplient. La France avait une énorme avance en la matière puisque dès 1987 l'équipe du professeur Gluckman avait guéri un enfant atteint de la maladie de Franconi, qui touche la moelle osseuse, en lui injectant des cellules de sang du cordon ; c'était une première mondiale et depuis, 8000 personnes ont été ainsi guéries.
En 2005, c'est un Français, le docteur Nicolas Forraz qui a été le premier au monde à démontrer l'existence de cellules pluripotentes dans le sang du cordon ombilical. L'équipe dont il fait partie à Newcastle fabrique du foie, du tissu nerveux, du tissu de pancréas, des vaisseaux sanguins à partir de ces cellules. En octobre 2006, cette équipe a même créé un foie miniature, susceptible d'être utilisé par l'industrie pharmaceutique pour tester de nouveaux médicaments.
Sachant qu'environ 800 000 enfants naissent chaque année dans notre pays, il lui demande si elle envisage que des mesures soient prises afin que les cordons ombilicaux puissent être récupérés et stockés, et que la recherche soit vivement encouragée et soutenue.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 29/11/2007

Depuis les travaux de l'équipe du professeur Gluckman en 1989, l'utilisation des cellules du sang du cordon ombilical pour traiter les leucémies de l'enfant est en augmentation constante en France aussi bien qu'à l'étranger. En effet, les greffes de sang de cordon sont moins contraignantes que celles de moelle osseuse, dont les donneurs sont en nombre insuffisant. Les greffes de sang de cordon sont désormais proposées également aux adultes, dans le cas de leucémies, de déficits immunitaires ou de maladies de la moelle osseuse. Il s'agit pour l'instant des seuls usages thérapeutiques reconnus et autorisés des cellules issues du sang de cordon. L'augmentation du nombre de ces applications a récemment conduit l'Agence de la biomédecine (ABM) à décider le doublement des unités de sang placentaire conservées en France. Cette décision implique, d'une part, l'augmentation du recrutement des trois banques actuellement actives à Paris (hôpital Saint-Louis), Bordeaux et Besançon, et, d'autre part, l'ouverture de nouvelles banques. La création de ces dernières sera validée après la clôture prochaine de l'appel d'offres lancé par l'ABM et l'examen des dossiers de candidature des centres intéressés par le Réseau français de sang placentaire. L'ouverture de nouvelles banques doit également s'accompagner de l'implication de nouvelles maternités susceptibles de prélever le sang de cordon dans des conditions strictement encadrées, compatibles avec l'utilisation des prélèvements en thérapeutique. Au plan international, plusieurs publications ont par ailleurs décrit la présence de cellules pluripotentes dans le sang de cordon, et de nombreuses équipes s'attachent à la caractérisation de ces cellules et de leur potentiel d'application dans le domaine de la médecine régénérative. Selon la réglementation actuelle, les chercheurs français souhaitant développer des recherches sur ces cellules ont la possibilité de le faire en s'adressant aux banques de sang de cordon autorisées. Celles-ci sont susceptibles de leur fournir des échantillons dans la limite des prélèvements disponibles non utilisés à des fins thérapeutiques. Ces travaux poursuivis par quelques équipes françaises, et qui demeurent préliminaires, sont cependant suivis avec attention.

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