Question de Mme GIUDICELLI Colette (Alpes-Maritimes - UMP) publiée le 15/01/2009

Mme Colette Giudicelli attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de la solidarité sur le transport des polyhandicapés et handicapés très lourds entre leur domicile et les maisons d'accueil spécialisées (MAS) qui, depuis le 31 décembre 2007, n'est plus pris en charge par l'assurance maladie qui le finançait. La prestation compensatoire du handicap (PCH) transport, du ressort des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), était censée prendre le relais à compter du 1er janvier 2008. Or, le montant maximum de cette prestation est fixé à 200 € par mois, bien loin du coût réel des transports qui s'élève de 1000 à 2500 € par mois selon les pathologies.
Ainsi, dans les Alpes-Maritimes par exemple, cette prestation, qui a été prise en charge jusqu'en juin 2008 par la caisse primaire d'assurance maladie, l'a été ensuite par le conseil général jusqu'au 31 décembre 2008, ce qui avait permis de régler provisoirement le problème.
Aujourd'hui, la situation est devenue critique pour la plupart des familles ayant à charge des polyhandicapés et handicapés très lourds, qui ne peuvent évidemment pas assumer cette charge financière pour leurs enfants. Leur désarroi est d'autant plus grand que l'État, depuis deux ans, leur avait promis qu'une solution serait trouvée afin que ces jeunes puissent continuer à être transportés dans ces établissements spécialisés leur apportant soins et liens sociaux, qui se trouvent souvent à plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile.
Elle lui demande quelles solutions elle entend mettre en oeuvre pour mettre fin à ce grave problème, qui touche toutes les familles de handicapés adultes qui sont reçus en accueil de jour.

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Réponse du Secrétariat d'État chargé de la solidarité publiée le 19/03/2009

L'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de la solidarité a été appelée sur la question de la prise en charge des frais de transport des personnes polyhandicapées, de leur domicile à l'établissement médico-social qui les accueillent. Les textes en vigueur n'envisagent normalement la prise en charge des frais de transport par l'assurance maladie que dans le cadre de déplacements pour recevoir des soins ou pour subir des examens appropriés à l'état de santé des personnes. Les règles de prise en charge en la matière son fixées par les articles R. 322-10 et suivants du code de la sécurité sociale. Cependant, un certain nombre de caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) acceptaient depuis de nombreuses années de prendre en charge, au titre de leur action sociale, des transports vers certains établissements pour adultes notamment vers les maisons d'accueil spécialisées qui sont des structures médico-sociales ne relevant pas du domaine sanitaire et qui ne peuvent donc pas être considérées comme des établissements de soin au sens de la réglementation. La création, en 2006, de la prestation de compensation du handicap (PCH) et son extension, en 2007, aux personnes accueillies en établissements a conduit certaines CPAM à réinterroger leurs pratiques en matière de prise en charge des frais de transport des personnes handicapées accueillies en établissements et services médico-sociaux. En effet, la prestation de compensation permet la prise en charge, sur décision de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées, des surcoûts liés au transport des personnes handicapées, dans la limite d'un plafond de 12 000 euros pour une période de cinq ans. En fonction des situations antérieures et de l'interprétation qui a été faite localement par les CPAM quant à l'articulation à retenir entre la nouvelle prestation et leur propre intervention, des difficultés ont pu apparaître pour les familles. Conscient de ces difficultés, le Gouvernement avait demandé, dès le printemps 2007, à la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) de donner instruction aux CPAM de maintenir leur prise en charge chaque fois que nécessaire. En effet, la PCH a été conçue non pas pour se substituer aux prises en charge existantes mais pour les compléter. Pour éviter que ces difficultés d'articulation persistent, Mme la secrétaire d'État chargée de la solidarité a réuni, le 23 janvier 2009, un groupe de travail rassemblant l'assurance maladie, les conseils généraux, la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, les services de l'État et les associations de personnes handicapées afin de proposer, d'ici au 30 juin prochain, un dispositif rénové et pérenne d'organisation des transports et de prise en charge des frais afférents qui permette de prendre en compte la totalité et la diversité des situations vécues par les familles et les personnes handicapées. Le groupe de travail devra à la fois établir un diagnostic précis de la situation, sur la base d'une enquête effectuée auprès d'un échantillon représentatif d'établissements et services, et valider la pertinence d'intégrer les frais de transport dans le budget même des établissements, chaque fois que possible, comme c'est déjà le cas dans les établissements pour enfants. Dans l'attente de la mise en place de ce nouveau dispositif, la CNAMTS s'est engagée à adresser une nouvelle instruction à ses caisses locales pour garantir la poursuite de la prise en charge des frais de transport dans les conditions actuelles et les inviter à examiner attentivement toutes les situations individuelles. Sachez enfin que le Gouvernement travaille actuellement à la publication d'un décret relatif aux obligations des établissements médico-sociaux qui accueillent des adultes polyhandicapés afin d'améliorer les conditions de leur accompagnement tant en termes d'accueil que de prise en charge des frais de transport.

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