Question de Mme GIUDICELLI Colette (Alpes-Maritimes - UMP) publiée le 02/04/2009

Mme Colette Giudicelli attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la durée de formation des infirmières.
En effet, lors d'une réunion du groupe « réingéniérie du diplôme » du ministère de la santé, la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des services (DHOS) a proposé, pour la rentrée de septembre 2009, de réduire la durée de formation des infirmières, passant ainsi de 4 760 heures à 4 200 heures.
Or la technicité et la demande des soins augmentent. À l'inverse, la durée moyenne d'hospitalisation diminue. La place des infirmiers est indispensable sur nos territoires et ce d'autant en raison de la démographie médicale. Ils ont un rôle de premier recours.
Cette nouvelle formation qui, par ailleurs, réduirait à leur plus simple expression les soins éducatifs et préventifs, ainsi que les soins palliatifs et de fin de vie, et diminuerait le nombre de stages, serait donc en contradiction totale avec les réalités de terrain. Elle ne répondrait pas aux défis de santé publique. Enfin, elle irait à l'encontre des recommandations européennes.
En conséquence, elle lui demande la position du Gouvernement à ce sujet et quelle réponse il souhaite apporter à l'inquiétude d'une profession, déjà en manque de reconnaissance sociale et salariale.

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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 02/07/2009

La construction de l'espace européen de l'enseignement supérieur se caractérise, notamment, par l'application au niveau national d'une architecture des études fondée sur les trois grades de licence, master et doctorat (LMD), et la mise en oeuvre du système européen d'unités d'enseignement capitalisables et transférables, dit système de crédits ECTS. Ainsi, le diplôme d'État d'infirmier va connaître une intégration dans le processus LMD grâce à la reconnaissance, pour ses titulaires, du grade de licence à partir de 2012. Pour ce faire, la réingénierie du programme des études d'infirmier a été menée par les services du ministère de la santé et des sports selon des modalités associant fortement les professionnels aux groupes de travail. Ce travail s'est accompagné d'une communication constante sur l'évolution des travaux à l'ensemble des organisations syndicales et professionnelles, lesquelles ont pu réagir et faire connaître leurs remarques. Le grade de licence correspond à l'acquisition de 180 ECTS. Chaque unité d'enseignement a une valeur définie en crédits, dont le nombre est déterminé sur la base de la charge totale de travail requise de la part de l'étudiant pour son obtention : non seulement le volume et la nature des enseignements dispensés, mais aussi ce qui existe actuellement mais n'est pas formalisé, à savoir le travail personnel requis, les stages, mémoire, projets et autres activités. Le nouveau référentiel de formation des infirmiers renforce la professionnalisation du parcours de l'étudiant, l'acquisition de savoirs scientifiques et de compétences et va, par conséquent, évoluer de 4 760 heures à 5 100 heures : 2 100 heures seront consacrées aux enseignements théoriques, 2 100 heures aux enseignements cliniques, et 900 heures au travail personnel complémentaire. La formation répondra ainsi aux exigences de l'évolution de cette profession. Ce nouveau référentiel de formation a été validé par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et par la conférence des présidents d'universités. De plus, le programme des études menant au diplôme d'État d'infirmier a été approuvé, à une très large majorité, par les membres du Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP) le 29 avril 2009, démontrant l'adhésion des différents professionnels sur le sujet. L'arrêté du 28 mai 2009 relatif au diplôme d'État d'infirmier va permettre la mise en oeuvre de cette réforme fondamentale à la rentrée 2009.

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