Question de M. RAINAUD Marcel (Aude - SOC) publiée le 26/11/2009

M. Marcel Rainaud attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation de sous-alimentation dans le monde.

L'Unicef a récemment rendues publiques ses estimations en matière de sous-nutrition. Ce serait 195 millions d'enfants de moins de 5 ans qui souffriraient d'un retard de croissance directement lié à une sous-alimentation pendant les deux premières années de leur vie.

Selon l'Unicef, 90 % d'entre eux vivent en Afrique et en Asie, dont un tiers en Inde.

Il lui demande de préciser l'action menée par la France au niveau international sur cette question, et les actions qu'il entend mettre en œuvre pour lutter contre ce phénomène.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 16/09/2010

La malnutrition maternelle et infantile est responsable d'un tiers de la mortalité et de 35 % des maladies chez les enfants de moins de 5 ans. Enjeu de survie immédiate, l'amélioration de la nutrition est aussi un investissement pour éviter handicaps physiques et intellectuels. La causalité complexe de la malnutrition appelle une approche multisectorielle incluant notamment la santé, l'économie et une dimension sociale, en plus de la question alimentaire. La France est engagée dans la lutte contre la malnutrition au niveau international. Le cosecrétariat du comité interministériel pour la coopération internationale et le développement a ainsi adopté, le 17 février 2010, le document d'orientation stratégique « Nutrition dans les pays en développement ». Celui-ci propose un cadre de coopération pour améliorer la synergie entre les acteurs français de coopération. Il constitue un outil de pilotage de l'aide publique française en matière de nutrition auquel les acteurs du domaine (partenaires internationaux, secteur privé, public, ONG, recherche...) peuvent se référer. Dans la mise en oeuvre de cette stratégie, notre pays engagera ses moyens, ses experts et ses acteurs sur deux objectifs : aider les pays à détecter, prévenir et traiter la malnutrition chez la femme en âge de procréer et l'enfant de moins de deux ans (à travers le renforcement des capacités institutionnelles et humaines, l'appui aux systèmes d'information, le soutien aux opérations de prévention et de traitement de la malnutrition, l'appui à la recherche-développement) ; rendre plus efficace la mobilisation internationale contre la malnutrition (via le renforcement des stratégies, de la gouvernance et du financement au niveau global, la mobilisation des partenaires européens, le soutien à la recherche). Un comité de suivi animé par le ministère des affaires étrangères et européennes réunit les ministères de la santé et des sports, de l'agriculture, de l'alimentation et de la pêche et l'Agence française de développement. Il associe des experts scientifiques, de la société civile ou des entreprises. Il veille à une mobilisation coordonnée des instruments finançant des actions de lutte contre la malnutrition (aide alimentaire, aide d'urgence, financements d'ONG, fonds social de développement, assistance technique, programmes de l'AFD notamment). La France contribue également, de manière forte, à la mobilisation européenne et internationale. Les conclusions du Conseil européen du 10 mai 2010 ont, ainsi, appelé la Commission européenne à développer une communication sur la nutrition. Notre pays est aussi signataire du cadre d'action pour la nutrition (Scaling Up Nutrition, a framework for action). Dans ce cadre, la France coopère étroitement avec ses partenaires internationaux, au premier rang desquels l'UNICEF. Outre une collaboration institutionnelle visant à accroître la mobilisation internationale et à améliorer la gouvemance de la lutte contre la malnutrition, la France soutient les actions de l'UNICEF dans ce domaine au travers des financements non affectés attribués à l'organisation, ainsi que du budget d'assistance alimentaire. Le financement des programmes de nutrition revêt une importance particulière pour la France, qui a récemment renouvelé son appui aux programmes UNICEF en Éthiopie et au Tchad. Par son rôle de chef de file, cette organisation a grandement contribué aux progrès réalisés en la matière, notamment en ce qui concerne la généralisation de la supplémentation en vitamine A et en zinc, l'iodation du sel, l'enrichissement ou l'utilisation d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi. L'augmentation très significative des aliments thérapeutiques démontre le rôle fondamental que peut jouer l'UNICEF dans la lutte contre la malnutrition.

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