Question de M. MARC François (Finistère - SOC-EELVr) publiée le 08/12/2011

M. François Marc attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences d'une trop forte concentration de l'épargne. Les chiffres révèlent en effet qu'une masse d'épargne particulièrement volumineuse est aujourd'hui détenue par un nombre limité d'intervenants. Le risque systémique de ce type de dérive est extrême pour l'équilibre de l'économie globale.
Cette concentration de l'épargne trouve notamment une explication dans la structuration du marché financier, de par son offre et sa demande. De multiples services financiers ont été rendus accessibles auprès de toutes les couches de la population. La collecte de placements de plus en plus sophistiqués, toutefois aux mêmes finalités, a finalement conduit à une concentration de l'épargne. Le nombre d'intervenants s'est progressivement réduit, d'une manière inversement proportionnelle à la courbe en hausse des masses de capitaux. Ce déséquilibre est totalement propice à la formation de « bulles ». Les baisses entraînent les baisses et provoquent des « krachs ».
Reposant sur des courants et des contre-courants, une modération apparaît au contraire aujourd'hui nécessaire pour éviter une nouvelle crise.
Les grands pays développés doivent donc décider d'agir en amont pour imposer une réelle « démocratie financière », établie notamment sur la multiplication des intervenants sur les marchés. Pour ce faire, des pistes d'actions sont d'ores et déjà proposées. Il en va par exemple de la limitation du gigantisme des organismes bancaires et financiers, de la restauration des séparations juridiques entre les banques commerciales et les banques d'investissements, du plafonnement des montants recueillis dans chaque OPCVM…
Une autre piste, moins connue, propose d'apporter aux individus un certain niveau de connaissance économique et financière. Bien que le système actuel soit fondé sur l'économie de marché, de plus en plus mondialisée, l'entreprise demeure méconnue pour bon nombre d'individus. Il pourrait donc s'avérer opportun de dispenser des formations économiques ciblées, lors de l'enseignement général et des différentes étapes de la vie professionnelle. Mieux avisés, les individus pourraient reprendre en main la gestion de leur propre épargne et réduire de la sorte les phénomènes de concentration. Les échanges s'en trouveraient ainsi mieux régulés car plus fluidifiés grâce à une atomisation des intervenants.
À travers la présente question, il lui demande de préciser de quelle manière le Gouvernement compte s'y prendre pour atténuer les excès des marchés financiers et quelle suite il est possible de donner à ces formations spécifiques, gages d'une « démocratie financière ».

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Transmise au Ministère de l'économie et des finances


La question est caduque

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