Question de M. RAINAUD Marcel (Aude - SOC) publiée le 05/04/2012

M. Marcel Rainaud attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation de l'Orchestre national d'Île-de-France.
Cet orchestre national a été créé en 1974 à l'initiative de Marcel Landowski, son aura n'est plus à démontrer. Il fait d'ailleurs partie des dix orchestres au monde les plus remarqués dans ce domaine.
Composé de 117 salariés dont 95 musiciens, co-financé par le conseil régional d'Île-de-France et l'État, l'Orchestre national d'Île-de-France est la seule formation à avoir pour mission la diffusion de la musique symphonique sur l'ensemble du territoire francilien. Il offre à nos 11 millions de concitoyens la possibilité d'entendre les grandes œuvres de l'esprit.
Malheureusement, depuis le 4 octobre 2011, l'Orchestre national est soumis à une décision, sans concertation avec la région Île-de-France et les autres partenaires, d'une réduction de subvention de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France de 700 000 euros sur quatre ans, ce qui correspond à 33 % de la subvention globale de l'État et, dès 2012, une diminution de 175 000 euros.
Cette diminution correspond à 42 % du budget artistique dont les effets immédiats placent en danger l'orchestre et les missions qui lui sont confiées.
En février 2012, lors des Victoires de la musique classique, il a été annoncé publiquement que le ministère de la culture prévoyait une rallonge budgétaire exceptionnelle sur 2012 de 124 000 euros avec un complément de 50 000 euros pour compenser ces baisses.
Le lendemain de l'annonce, cette rallonge a été démentie par le ministre, faisant fi de la rallonge et annonçant la baisse des crédits attribués par l'État, de 125 000 euros en 2012 (au lieu de 175 000 euros annoncés en octobre).
C'est une situation désastreuse, tant pour l'avenir de l'Orchestre national que pour la mission de démocratisation de la culture en général. C'est pourquoi il lui demande si l'État est prêt à réaffirmer son engagement et de revenir sur cette décision qui asphyxiera la dynamique et le succès de l'orchestre.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 19/04/2012

Le soutien apporté par l'État aux orchestres permanents depuis la mise en place du plan Landowski reste une priorité, réaffirmée en août 2010 avec l'élaboration du cahier des charges des labels constituant les réseaux nationaux du spectacle vivant, parmi lesquels figure le réseau national des orchestres en région. Parallèlement et afin de mieux connaître et valoriser les activités réalisées par les orchestres permanents, une étude nationale sur leurs activités et leur fonctionnement a été initiée en 2011. Ses résultats seront publiés prochainement. Ils démontreront la vitalité de ces équipes artistiques dans la vie musicale nationale. Le dynamisme de cette politique n'empêche pas cependant la nécessité d'interroger régulièrement les mécanismes de cofinancement public dont bénéficient ces structures au regard des territoires sur lesquels elles rayonnent. En Île-de-France, l'État contribue au financement de tous les orchestres à musiciens permanents. À l'examen du cas particulier de l'Orchestre national d'Île-de-France (ONDIF), il apparaît que cet orchestre, l'un des trois les plus financés de sa catégorie par le ministère de la culture et de la communication, bénéficie au premier chef aux collectivités territoriales d'Île-de-France, auprès desquelles il effectue un remarquable travail de décentralisation symphonique. Les modalités de son financement méritent donc d'être réétudiées dans la perspective d'un élargissement du nombre de ses contributeurs, sans exclure l'identification de possibles économies de gestion. À cet effet, la direction régionale des affaires culturelles a mis en place un plan conduisant à réduire progressivement la part qu'elle apporte au financement de l'ONDIF. Cette démarche s'étalera sur quatre ans pour donner le temps à une mise en œuvre progressive des ajustements nécessaires.

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