Question de Mme GIUDICELLI Colette (Alpes-Maritimes - UMP) publiée le 19/04/2012

Mme Colette Giudicelli attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de la santé sur la fiabilité de certaines méthodes de dépistage du cancer de l'ovaire. En France, on compte plus de 4 000 cancers de l'ovaire par an et près de 3 500 décès directement imputable à cette maladie. On considère généralement que 70 à 90 % des femmes dont le cancer de l'ovaire a été détecté à un stade primaire sont toujours en vie 5 ans après le diagnostic, contre seulement 20 à 30 % de celles dont le cancer a été diagnostiqué à un stade avancé. Cependant, une récente étude américaine publiée dans le JAMA (Journal of the american medical Association) en juin 2011 et reprise par la revue Prescrire laisse apparaître que le dépistage systématique de cette pathologie moyennant une échographie trans-vaginale et un test sanguin du dosage du marqueur tumoral (le CA125), serait inutile et potentiellement nocif. L'essai clinique a été mené durant 13 ans aux États-Unis sur plus de 78 000 femmes âgées de 55 à 74 ans, sans antécédents particuliers. Elles ont été divisées en deux groupes, le premier n'a subi aucun dépistage contrairement au deuxième, qui, lui, a subi les techniques de dépistage classique. Les résultats ont démontré que la mortalité par cancer de l'ovaire était similaire dans les deux groupes, tout comme la mortalité totale, ainsi que le nombre de cancers découverts à un stade avancé. Apparemment donc, selon cette étude, un dépistage précoce du cancer de l'ovaire par cette méthode n'aurait aucune incidence sur le pronostic thérapeutique et vital. Pire encore, une femme sur dix s'est vue diagnostiquer un cancer de l'ovaire à tort et un tiers de celles-ci ont dû subir une intervention chirurgicale qui s'est conclue par de sévères complications dans 15 % des cas. Le test CA125 ne serait pas adapté aux femmes qui ne présentent aucun symptôme ou antécédent familial. Elle aimerait connaître son sentiment sur cette étude, si des études similaires ont été réalisées sérieusement en France sur cette question et quelles sont les autres méthodes de dépistage fiables qui seraient moins contestées.

- page 950

Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé


La question est caduque

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