Question de Mme BRICQ Nicole (Seine-et-Marne - SOC) publiée le 19/02/2015

Mme Nicole Bricq attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur l'action menée par les établissements publics d'insertion de la défense (EPIDE) en France et, plus particulièrement, sur l'avenir du centre de Montry en Seine-et-Marne.
Lors de sa conférence de presse du jeudi 3 février 2015, le président de la République a fixé un objectif, à savoir « augmenter du quart le nombre » d'EPIDE dans notre pays.
Ces structures permettent à des jeunes, souvent sans qualification et en situation d'échec, de trouver leur place dans la société, de disposer des pré-requis nécessaires au travail en équipe, et rendent ainsi possible leur entrée dans le monde du travail.
En s'attachant à agir en direction des jeunes souvent désocialisés, les EPIDE sont un outil utile à l'apprentissage du « vivre-ensemble » dans nos territoires.
L'action menée par l'EPIDE de Montry en Seine-et-Marne, dont l'avenir semblait encore incertain à l'automne de 2014, est pourtant connue de longue date. Bénéficiant d'un cadre sportif et naturel et d'une proximité avec les zones d'activité de l'Est parisien particulièrement adaptés à l'orientation vers l'emploi, l'EPIDE de Montry peut accueillir jusqu'à 150 volontaires.
Elle lui demande si le développement des EPIDE, annoncé par le Président de la République, assure leur maintien, voire leur développement, en Seine-et-Marne.

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée le 08/04/2015

Réponse apportée en séance publique le 07/04/2015

Mme Nicole Bricq. Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur les établissements publics d'insertion de la défense, les EPIDE, et particulièrement sur le centre de Montry, que je connais bien puisqu'il est dans mon département, et que vous connaissez aussi.

Ces structures peu connues ont été mises en lumière par le Président de la République lors de sa conférence de presse du 3 février dernier, et, joignant les actes à la parole, il est venu avec vous, monsieur le ministre, en visite à Montry le 16 février.

Ces structures permettent à des jeunes, souvent sans qualification et en situation d'échec, de trouver leur place dans la société, de disposer de prérequis nécessaires au travail en équipe, et rendent ainsi possible leur entrée dans le monde du travail. En s'attachant à agir en direction des jeunes afin de leur offrir une nouvelle chance de construire leur vie, les EPIDE sont un outil utile à l'apprentissage du vivre ensemble dans nos territoires.

Je connais de longue date l'action menée par l'EPIDE de Montry en Seine-et-Marne, dont l'avenir semblait encore incertain à l'automne dernier. Bénéficiant d'un cadre sportif et naturel et d'une proximité avec les zones d'activités de l'Est parisien particulièrement adaptés à l'orientation vers l'emploi, l'EPIDE de Montry peut accueillir jusqu'à 150 volontaires.

À l'occasion de sa venue à l'EPIDE de Montry, le Président de la République a salué la pédagogie qui y est appliquée et qui permet à plus de 50 % des jeunes de trouver un emploi, taux remarquable par rapport à d'autres EPIDE sur d'autres territoires.

Monsieur le ministre, comment allez-vous mettre en œuvre les objectifs fixés par le Président de la République et quelles seront les conséquences pour l'EPIDE de Montry ?

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre.

M. François Rebsamen,ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Madame la sénatrice Nicole Bricq, ainsi que vous l'avez rappelé, l'EPIDE, qui a été mis en place en 2005, est chargé de l'organisation et de la gestion du dispositif d'accompagnement à l'insertion sociale et professionnelle des jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans sans diplôme, sans titre professionnel ou en voie de marginalisation, pour une durée de six à douze mois.

L'EPIDE peut globalement accueillir aujourd'hui 2 085 jeunes dans dix-huit centres sur le territoire métropolitain où il organise des formations et actions d'insertion au profit de jeunes ayant souscrit un contrat dit de« volontariat pour l'insertion ».

En offrant aux jeunes volontaires un hébergement de semaine- les actions se doublent en effet d'un hébergement -, l'EPIDE leur permet, par une présence constante et intensive de plusieurs mois, au plus près du personnel réalisant leur accompagnement et leur formation, d'effectuer un travail en profondeur sur leur savoir-être, leur savoir comportemental.

Une pédagogie alliant éducation civique, débats et actions de solidarité complète ce dispositif et la formation de ces jeunes citoyens afin qu'ils s'inscrivent pleinement dans la société. L'acquisition des codes sociaux est en effet indispensable non seulement pour vivre en société et exercer pleinement sa citoyenneté, mais également pour une intégration réussie dans un collectif de travail.

Après des débuts délicats, vous l'avez rappelé, l'EPIDE a vu ses résultats en matière d'insertion croître régulièrement et s'est progressivement construit une place dans le monde de l'insertion professionnelle - plus de 50 % des jeunes trouvent, au sortir de l'EPIDE, une place dans le monde du travail -, en offrant un service spécifique et complémentaire aux réponses apportées par les autres dispositifs.

Le Gouvernement a récemment réaffirmé son intérêt pour les spécificités attachées à l'EPIDE. Lors de sa visite au centre de Montry le 16 février 2015, le Président de la République a annoncé l'extension des capacités d'accueil de l'EPIDE pour intégrer 1 000 volontaires supplémentaires chaque année, et ce dès 2015. Cet engagement, correspondant à la création de 570 places supplémentaires, a été réaffirmé par le comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté du 6 mars 2015. Alors qu'on ne savait, au début de 2015, quel serait son avenir, l'EPIDE s'est ainsi vu conforté.

Le choix a été fait d'accroître les capacités d'accueil de quinze centres pour répondre à cet objectif. Celui de Montry, que nous avons visité ensemble, verra sa capacité d'accueil passer ainsi de 150 à 180 places d'ici à la fin de l'année, ce qui nécessitera la réalisation de travaux, notamment pour réorganiser les locaux.

Mme la présidente. La parole est à Mme Nicole Bricq.

Mme Nicole Bricq. Monsieur le ministre, je vous remercie de cette réponse précise. J'avais lu dans la presse que le nombre de places allait être porté à 2 650, mais je ne connaissais pas la répartition entre les différents centres.

La mise en lumière du Président de la République a été extrêmement utile sur cette question qui est discutée au niveau interministériel. Trois ministères sont en jeu et se renvoient la balle, si vous me permettez l'expression, ce qui rend difficile la prise de décision par l'État. Mais, en l'espèce, c'est du sort des jeunes dont il est question, et je vous remercie d'avoir agi avec célérité. Je reconnais bien là la marque du Président de la République : quand on veut, on peut !

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