Question de M. GATTOLIN André (Hauts-de-Seine - Écologiste) publiée le 12/11/2015

M. André Gattolin attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le caractère invasif du développement de la perruche à collier en France.

Cette espèce de la famille des perroquets, venue d'Afrique tropicale et d'Asie, connaît un important développement en France et en Île-de-France. Ainsi, selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), il y avait 1 500 individus en 2009 dans la région parisienne, chiffre qui a atteint les 5 000 en 2014.

Selon toute vraisemblance, et compte-tenu du changement climatique favorisant le développement de la perruche, cette population devrait connaître un accroissement très prononcé dans les années à venir puisqu'il n'y a pas dans notre pays de réel prédateur.

Chez nos voisins européens, notamment anglais, le nombre des perruches dans le Grand Londres a été estimé, en 2014, à 30 000. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Natural England, l'observatoire de la faune britannique, autorise, sous conditions, les propriétaires fonciers à la tirer sans demander un permis.

En Île-de-France, le conseil départemental des Hauts-de-Seine a mené des études avec le Muséum national d'histoire naturelle car cette collectivité a été interpellée par plusieurs maires de ce département et par des particuliers sur le phénomène de multiplication non contrôlée de cette espèce. Il en résulte, d'une part, que 150 communes de l'Île-de-France ont observé son développement exponentiel. Et, d'autre part, que le plus grand dortoir d'Île-de-France se trouve à Massy (Essonne) où l'on compte plus de la moitié de la population francilienne de cette espèce, soit plus de 3 000 oiseaux, un autre lieu important de concentration de perruches étant situé à Roissy-en-France.

Or, l'augmentation du nombre de perruche pose un double problème.

Cet oiseau prolifère en chassant d'autres espèces comme les pics, les sittelles et les étourneaux et, également, des espèces mammifères en voie de raréfaction tel que l'écureuil roux, perturbant ainsi l'équilibre écologique et la biodiversité.

Cette espèce exotique se nourrissant de bourgeons, elle nuit aussi à la croissance et à la floraison des arbres et donc à la production de fruits.

Il lui demande ce que le ministère entend mettre en œuvre pour limiter le développement des perruches à collier et si une modification du décret n° 2012-402 du 23 mars 2012 relatif aux espèces d'animaux classés nuisibles est envisagée afin d'inclure cette espèce parmi les espèces nuisibles et invasives.

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Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée le 07/01/2016

L'article L. 411-3 du code de l'environnement qui pose le principe de l'interdiction d'introduction dans le milieu naturel des espèces considérées comme exotiques envahissantes dont la liste est fixée par arrêtés ministériels, prévoit la possibilité pour l'autorité administrative de procéder ou de faire procéder à la capture, au prélèvement ou à la destruction des spécimens d'une espèce introduite lorsque la présence de tels spécimens est constatée. La perruche à collier (Psittacula krameri) figure dans la liste fixée, en application de l'article L. 411-3 précité, par arrêté du 30 juillet 2010 interdisant sur le territoire métropolitain l'introduction dans le milieu naturel de certaines espèces de vertébrés. Il est donc d'ores et déjà possible d'intervenir à l'encontre des populations de perruches à collier là où elles sont identifiées.

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