Question de M. DASSAULT Serge (Essonne - Les Républicains) publiée le 14/10/2016

Question posée en séance publique le 13/10/2016

M. Serge Dassault. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur et concerne le trafic de drogue.

Il s'est passé récemment, à Viry-Châtillon, un événement inadmissible qui relève de la guerre civile. Des jeunes cagoulés se sont attaqués à des policiers qui surveillaient le quartier et ont tenté de les brûler vifs dans leur voiture. Ainsi, ces trafiquants sont devenus des assassins pour pouvoir continuer leur trafic.

Le Gouvernement n'a fait aucune déclaration sur cet événement. Il faut croire que cela ne l'intéresse pas…

Ce drame pourrait s'étendre à de nombreuses communes où les trafics de drogue se développent de plus en plus et où les maires et les habitants commencent sérieusement à s'inquiéter.

Sans police municipale pour les plus petites communes, sans commissariats modernes pour d'autres, sans les caméras de surveillances nécessaires, avec des effectifs de police et de CRS insuffisants, comme le précise Mme la préfète Josiane Chevalier, et sans tous les moyens nécessaires de protection, de tels drames pourraient se multiplier.

Le Gouvernement ne fait rien, alors qu'il faudrait donner à ces policiers la possibilité d'utiliser leurs armes en cas de menace vitale – ils ne l'ont pas fait à Viry-Châtillon, se contentant de combattre l'incendie, sans dégainer, alors qu'ils étaient menacés de mort – et à la justice les moyens de punir lourdement ces trafiquants qui s'attaquent à un policier, en faisant en sorte qu'elle ne les relâche pas, comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui.

On devrait aussi se demander pourquoi la drogue se multiplie à cette vitesse. La raison principale est l'inactivité de jeunes, dont certains sont même très jeunes, sans métier, sans emploi et dont les revenus proviennent de ce trafic.

Pourquoi n'ont-ils pas de métier ? Parce que l'éducation nationale, avec le collège unique et la suppression des examens, ne s'intéresse pas à l'apprentissage et laisse de nombreux jeunes, à seize ans, sans métier et sans avenir, avec le risque qu'ils deviennent des délinquants. (Marques d'impatience sur les travées du groupe socialiste et républicain, du groupe CRC et du groupe écologiste.)


M. le président. Veuillez poser votre question, mon cher collègue.


M. Serge Dassault. C'est pourquoi ils se mettent à vendre de la drogue, dans les rues et dans les cages d'escaliers, un peu partout en France.

Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour réduire ces menaces qui se développent à Viry-Châtillon et dans bien d'autres communes ? Surtout, pourquoi avoir attendu un événement si dramatique pour, enfin, réagir contre ce fléau de la drogue et de la violence ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement publiée le 14/10/2016

Réponse apportée en séance publique le 13/10/2016

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. Monsieur Dassault, vous conviendrez avec moi que le trafic de drogue et les violences qui l'accompagnent ne sont pas apparus au cours de ces dernières années en France. Notre pays n'est d'ailleurs pas le seul à souffrir de cette situation dramatique. Nos forces de police, depuis des années, quel que soit le gouvernement aux affaires, luttent contre ce phénomène de bandes.

Nous avons renforcé les moyens de manière générale et décidé, après l'événement survenu dans votre département, de les accroître encore davantage dans les zones de sécurité renforcée.

Nous voulons faire en sorte que les policiers du quotidien aient des moyens d'action renforcés – moyens largement supprimés, tant en hommes qu'en capacité d'investissement, par la droite. (Vives protestations sur les travées du groupe Les Républicains et de l'UDI-UC.)

M. François Grosdidier. À cause de Mme Taubira, il n'y a plus de politique pénale !

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. Nous débattrons bientôt des orientations budgétaires. La majorité sénatoriale aura alors à cœur de ne pas répéter les erreurs qu'elle a commises lors des précédentes législatures. Cela vous donnera plus de force pour interpeller le Gouvernement ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

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