Appartenance politique :
Membre du Groupe Les Républicains
État civil :
Né le 4 avril 1925
Décédé le 28 mai 2018
Profession :
Président-directeur général de sociétés
Département :
Essonne
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


DASSAULT (Serge)

Né le 4 avril 1925 à Paris

Décédé le 28 mai 2018 à Paris

Sénateur de l'Essonne de 2004 à 2017

Serge Dassault, né Serge Bloch, voit le jour le 4 avril 1925 à Paris, trois ans avant la fondation par son père de la Société des avions Marcel Bloch. Après des études au lycée Janson-de-Sailly, il poursuit sa scolarité pendant la Seconde Guerre mondiale à Cannes, où sa famille s'est établie. En 1944, il est arrêté avec toute sa famille par la Gestapo, puis interné à Drancy. Déporté à Buchenwald, son père ne revient en France qu'au printemps 1945. Après la guerre, la famille Bloch prend le nom de Bloch-Dassault, d'après le pseudonyme porté dans la Résistance par le frère de Marcel, le général Paul Bloch, avant de prendre définitivement celui de Dassault en 1950.

En 1945 et 1946, S. Dassault étudie en classes préparatoires scientifiques aux lycées Janson-de-Sailly et Saint-Louis, à Paris. Il entre à l'École Polytechnique en 1946, puis rejoint l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace, dont il sort diplômé en 1951.

Il mène toute sa carrière professionnelle au sein de la Société des Avions Marcel Dassault. Entré en 1951, comme ingénieur, au bureau d'études des avions de série, il devient directeur des essais en vols en 1955, avant de se voir confier la direction de l'exportation de l'entreprise (1961-1963). Il est ensuite nommé par son père à la tête de la branche électronique de son groupe, la Société électronique Marcel Dassault dont il devient directeur général (1963-1967), puis président-directeur général (1967-1987). Après la disparition de son père le 17 avril 1986, il prend sa succession comme président-directeur général d'Avions Marcel Dassault-Breguet aviation, devenu Dassault Aviation en 1990. Il assume également différentes responsabilités éminentes : président du groupement des industries française aéronautiques et spatiales de 1993 à 1997, il dirige aussi le Conseil des industries de défense française de 1994 à 1996.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, cet industriel s'engage en politique, suivant ainsi les pas de son père, longtemps parlementaire gaulliste (député des Alpes-Maritimes de 1951 à 1955, sénateur de l'Oise de 1957 à 1958 et député de l'Oise de 1958 à 1986). En 1974, il adhère ainsi au Centre national des indépendants et paysans (CNIP) dont il devient rapidement vice-président. Il choisit de s'implanter à Corbeil-Essonnes, au sud de Paris, où il se présente aux élections municipales de 1977. Mais en ne réunissant que 35 % des suffrages exprimés, il est nettement battu par le maire communiste sortant Roger Combrisson, réélu dès le premier tour avec 65 % des voix.

Il essuie un autre revers contre le même rival lors des élections législatives de mars 1978, dans la première circonscription de l'Essonne : le candidat du CNIP réduit certes l'écart par rapport au scrutin municipal de 1977, mais avec 47,53 % des suffrages exprimés il s'incline devant R. Combrisson qui obtient 52,47 % des voix. Ayant quitté le CNIP en 1980 pour fonder son propre parti, l'Union des libéraux indépendants, devenu en mai 1981 le Parti libéral, S. Dassault se porte de nouveau candidat dans la première circonscription de l'Essonne aux élections législatives de juin 1981. Mais il est cette fois défait par Michel Berson, maire socialiste de Crosne, qui l'emporte aisément au second tour avec plus de 17 000 voix d'avance.

En mars 1983 il obtient son premier mandat, celui de conseiller municipal de Corbeil-Essonnes. Elu conseiller régional d'Île-de-France, en mars 1986, il est reconduit en 1992, et siège à l'assemblée régionale jusqu'en 1995. Malgré ces succès, il échoue de nouveau à conquérir un siège de député de l'Essonne aux élections législatives de mars 1986. Ce troisième revers le convainc de rejoindre le Rassemblement pour la République (RPR). C'est donc sous les couleurs de la formation gaulliste qu'il est élu conseiller général du canton de Corbeil-Essonnes-Est en 1988, battant la sortante communiste, Aline Marti, qu'il devance sur le fil de soixante-six voix. Il siège ensuite au conseil général de l'Essonne jusqu'en 2004.

En juin 1995, après avoir échoué à trois reprises (1977, 1983 et 1989), à conquérir la mairie de Corbeil-Essonnes, il parvient à enlever cette ville dirigée par le Parti communiste français depuis trente-six ans. La liste d'union de la droite qu'il conduit l'emporte au second tour avec 55,72 % des suffrages exprimés contre 44,27 % pour celle menée par la maire communiste sortante Anne-Marie Lesage. Devenu premier édile de Corbeil-Essonnes, S. Dassault renonce à son mandat de conseiller régional.

Ayant quitté son poste de PDG de Dassault Aviation en 2000, atteint par la limite d'âge, après avoir continué à développer l'entreprise, il s'implique encore davantage en politique. Membre du conseil national du RPR (2000-2002), après avoir présidé son comité départemental dans l'Essonne (1998-2000), il est réélu maire de Corbeil-Essonnes en 2001. Mais l'année suivante il est battu aux élections législatives dans la première circonscription de ce département par Manuel Valls, maire socialiste d'Évry. Déjà devancé au premier tour par ce dernier (36,34 % des voix contre 35,95 %), le premier magistrat de Corbeil-Essonnes ne réunit au second tour que 47,03 % des voix contre 52,97 % pour l'ancien porte-parole du gouvernement de Lionel Jospin.

En juillet 2004, il prend le contrôle de la Socpresse, premier groupe français dont le principal titre est Le Figaro. Il se présente ensuite aux élections sénatoriales du 26 septembre 2004 à la tête de la liste de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), parti auquel il appartient depuis sa fondation en 2002. Malgré la concurrence de cinq autres listes de droite, cette liste remporte un siège avec 15,67 % des voix. S. Dassault devient ainsi sénateur de l'Essonne,il quitte alors le conseil général, afin de se conformer aux dispositions de la loi sur le cumul des mandats.

En 2008, il conserve difficilement le fauteuil de maire de Corbeil-Essonnes qu'il sauve au second tour avec 170 voix de plus que son adversaire communiste, Bruno Piriou (50,65 % des suffrages contre 49,35 %). Mais il doit abandonner ce mandat municipal dès juin 2009 : son élection est en effet annulée par le Conseil d'État en raison de « dons d'argent de nature à altérer la sincérité du scrutin ». S. Dassault est alors déclaré inéligible pour un an. Jean-Pierre Bechter, lui succède à la mairie de Corbeil-Essonnes en septembre 2009.

Il est réélu lors du scrutin sénatorial du 25 septembre 2011 à la tête de la liste de l'UMP qui, avec 12,52 % des suffrages exprimés, remporte de nouveau un siège. À l'issue de ces élections, S. Dassault devient, à quatre-vingt-six ans, le doyen d'âge du Sénat, ce qui lui vaut de prononcer le traditionnel discours d'ouverture de la session.

Au cours de son séjour au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe sénatorial UMP devenu en 2015 le groupe Les Républicains et membre de la commission des Finances, dont il est vice-président en 2010 et 2011.

Il consacre l'essentiel de son activité au Sénat aux questions économiques. Il est ainsi rapporteur spécial du budget de la mission Emploi et Travail de 2004 à 2016. Il rapporte aussi, en 2008, le projet de loi en faveur des revenus du travail et celui relatif au pouvoir d'achat. La commission des Finances lui confie également la présentation de rapports d'information sur l'efficacité des contrats aidés (2007), la réforme du service public de l'emploi (2008) et les risques budgétaires liés à la remontée des taux d'intérêt (2017).

À la Haute Assemblée, l'ancien PDG de Dassault Aviation, détenteur de la quatrième fortune de France selon le magazine américain Forbes, et membre du Mouvement des entreprises de France, se fait l'avocat inlassable du libéralisme économique et des entreprises. Secrétaire de la Délégation sénatoriale aux entreprises (2014-2017), il préconise régulièrement l'allègement des charges sur salaires de celles-ci. Ainsi dépose-il, en 2013, une proposition de loi visant à réduire celles-ci de 44 %. Il défend également une plus grande flexibilité de l'emploi, estimant que « l'accroissement continu du chômage provient de la rigidité du code du travail1 ». L'abrogation des 35 heures comme durée légale du travail constitue son principal cheval de bataille au Sénat. Intervenant à ce sujet à de nombreuses reprises, il estime que « les 35 heures ont été mises en place uniquement par démagogie2 » et qu'elles « plongent à la fois notre économie et le budget de l'État dans une situation très difficile3 ». Il critique en outre régulièrement le poids de la fiscalité dans lequel il voit un frein à la compétitivité des entreprises françaises et milite pour la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune.

Président depuis 1972 de l'Association française pour la participation dans les entreprises, il plaide par ailleurs fréquemment en la faveur de cette dernière. Y consacrant sa toute première intervention en séance publique au Palais du Luxembourg, en octobre 2004, il regrette que le projet de loi de programmation pour la cohésion sociale que soutient le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo ne comprenne pas la généralisation de la participation dans les entreprises de moins de cinquante salariés. En 2006, il rédige un rapport pour avis sur le projet de loi pour le développement de la participation et de l'actionnariat salarié.

La commission des Finances le charge par ailleurs de rapporter, de 2008 à 2017, le projet de loi de règlement des comptes et rapport de gestion. Il représente aussi la Haute Assemblée au Conseil de surveillance du Fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie (2011 - 2016).

S. Dassault s'intéresse également souvent au Sénat aux questions de société. Il vote les motions déposées contre la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe en 2013 et prend position contre l'ouverture de l'adoption à ces couples. Il défend aussi, en 2006, la suppression de l'obtention automatique de la nationalité française en cas de mariage. En outre, il propose régulièrement des mesures pour lutter contre la délinquance juvénile. Estimant que « la raison principale de la délinquance est l'inactivité de tous ces jeunes4 », il propose de porter l'obligation scolaire de seize à dix-huit ans (2006), de supprimer le collège unique et de rétablir les collèges d'enseignement professionnel (2012).

Il approuve la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005, la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne en 2008, la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République en 2008, la loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion en 2008, la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet en 2009, la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010, la loi autorisant la ratification de la décision du Conseil européen modifiant l'article 136 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne un mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro en 2012, la loi relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme en 2012, la loi interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur en 2014, la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République en 2015, la loi constitutionnelle de protection de la Nation en 2016 et les cinq lois prorogeant l'application de l'état d'urgence en 2015 et 2016. Il se prononce contre la loi relative à la création de la Banque publique d'investissement en 2012 et s'abstient sur la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes en 2014.

Le Bureau du Sénat, ayant accepté, en février 2014, la levée de son immunité parlementaire, S. Dassault est mis en examen, en avril 2014, pour « achat de votes », « complicité de financement illicite de campagne électoral » et « financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé ». Il est condamné, en février 2017, pour « blanchiment de fraude fiscale » et « complicité de financement illicite de campagne électorale ».

Ne se représentant pas aux élections sénatoriales du 24 septembre 2017, il quitte la Haute Assemblée après treize années passées en son sein. Il n'abandonne toutefois pas la vie politique active, continuant à siéger au conseil départemental de l'Essonne, qu'il a retrouvé en septembre 2015, à la suite de la démission de J.-B. Bechter dont il était devenu le suppléant.

Il s'éteint le 28 mai 2018, dans son bureau du Rond-Point des Champs-Élysées, à l'âge de quatre-vingt-treize ans. Il était grand officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 6 février 2014, p. 1450.

2 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 31 mars 2010, p. 2443.

3 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 17 juillet 2008, p. 4827.

4 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 13 septembre 2006, p. 5932.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Who's Who in France (plusieurs éditions).

Bibliographie

Biographies de Serge Dassault

Carlier (Claude), Serge Dassault, 50 ans de défis, Paris, Perrin, 2002.

Carlier (Claude), De Marcel à Serge. Cent ans d'une étonnante aventure humaine, industrielle et politique, Paris, Perrin, 2017.

Rocco (Anne-Marie), Serge Dassault, 50 ans de défis, Paris, Flammarion, 2006.

Ouvrages de Serge Dassault

J'ai choisi la vérité, Paris, Plon, 1983.

Un projet pour la France, Paris, Valmonde, 2001.

http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article138430, notice MALÉCOT Aimé, Léon par Gilles Morin, version mise en ligne le 1er octobre 2011, dernière modification le 27 avril 2013.

Elu le 26 septembre 2004
Réélu le 25 septembre 2011
Fin de mandat le 1er octobre 2017 (ne se représente pas)

Vice-Président de la commission des finances
Secrétaire de la délégation sénatoriale aux entreprises

Membre de la commission des finances
Membre du Groupe Les Républicains
Membre de la délégation sénatoriale aux entreprises

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Serge DASSAULT

Activités parlementaires

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de Serge DASSAULT

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