Question de M. KAROUTCHI Roger (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 22/11/2018

M. Roger Karoutchi demande à M. le ministre de l'intérieur de s'expliquer sur la perturbation du convoi du président des États-Unis lors de la cérémonie de commémoration de l'Armistice le dimanche 11 novembre 2018 sur les Champs-Élysées.

Alors que le ministère de l'intérieur est tenu par une obligation de résultat, et non de moyens, concernant la sécurisation de tels événements, il s'avère qu'un groupe de militantes des Femen est parvenu à faire irruption devant le cortège présidentiel, après avoir usurpé l'identité de journalistes et franchi les barrières de sécurité.

Etonné de sa réaction et de sa déclaration lors de sa conférence de presse qu'il « n'y avait eu aucun incident pour la sécurité de nos hôtes étrangers », il souligne au contraire une défaillance grave de la mission de filtrage des forces de l'ordre.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 21/03/2019

La cérémonie ayant eu lieu à l'Arc de Triomphe le 11 novembre 2018 à 11h constituait le point d'orgue des commémorations à Paris. Elle s'est déroulée en présence de 98 délégations dont 72 chefs d'État et de Gouvernement et 15 responsables d'organisations internationales. Les enjeux de sécurité étaient donc particulièrement élevés et cette cérémonie a mobilisé à elle seule 2 000 policiers et gendarmes (12 EGM, soit plus de 800 gendarmes mobiles). Afin d'assurer la sécurité des participants, des mesures préventives et de contrôle ont été mises en œuvre dans un large périmètre autour de l'Arc de Triomphe, en définissant des conditions d'accès spécifiques au secteur et en y interdisant le port et le transport de certains objets. Toutefois, trois sympathisantes du mouvement des Femen, qui s'étaient discrètement mêlées à la foule, ont tenté de déjouer la vigilance des forces de l'ordre pour se présenter seins nus lors du passage du cortège du président des États-Unis sur l'avenue des Champs-Élysées, et ce, afin d'attirer l'attention des médias. À 10 h 54, la première est parvenue à passer le barriérage à l'angle de l'avenue George V, côté impair de l'avenue des Champs-Élysées. Elle s'est dénudée en se débarrassant de son blouson une fois le barriérage franchi, puis elle s'est précipitée vers le cortège américain sans entraver sa progression. Elle a été rapidement maîtrisée par trois gendarmes postés sur le dispositif de jalonnement de sécurité. Les deux autres, en vis-à-vis côté pair, ont tenté de faire de même mais ont été aussitôt interpellées par les gendarmes sans parvenir à progresser sur la chaussée de l'avenue. Ces trois personnes ont immédiatement été conduites au service d'accueil et d'investigation de proximité (SAIP) du 17ème arrondissement, où elles ont été placées en garde-à-vue. Elles seront jugées ultérieurement pour « exhibition sexuelle » devant le tribunal correctionnel de Paris. L'une d'elles sera également jugée pour « faux, usage de faux et usurpation d'identité ». Toutes les personnes présentes sur le parcours du cortège présidentiel ont fait l'objet d'une palpation de sécurité lors de leur entrée dans le périmètre de protection mis en place autour de l'Arc de Triomphe. Les trois sympathisantes du mouvement des Femen n'ont pas fait exception à cette règle. N'étant pas porteuses d'objets prohibés, l'entrée dans le périmètre ne pouvait leur être interdite. Par ailleurs, les forces de sécurité chargées du contrôle ne pouvaient présumer de leurs intentions dont le seul mode d'action consiste à se dénuder. Les gendarmes ont fait preuve d'une grande réactivité face à cette situation et ont maîtrisé les trois personnes sans que leurs actions n'entravent la progression du cortège du président des États-Unis.

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