Question de M. BONNECARRÈRE Philippe (Tarn - UC) publiée le 12/01/2023

M. Philippe Bonnecarrère interroge Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de l'écologie, sur l'annonce faite le 9 janvier 2023 par l'organisation des Nations unies (ONU).
L'ONU Environnement a annoncé que si les politiques actuelles restent en place, la couche d'ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 vers 2040–2045 ce qui est bien sûr une grande satisfaction.
L'ONU a nuancé son propos en indiquant que de « potentiels projets de géo-ingénierie solaire » destinés à limiter le réchauffement climatique pourraient avoir des effets indésirables.
Il souhaite l'nterroger sur la signification de cette dernière phrase et sur le sens de la « géo-ingénierie solaire ».
Il souhaiterait en avoir la traduction en français aisément compréhensible et pratique afin de mesurer la portée ou les incidences d'un tel sujet.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de l'écologie publiée le 09/03/2023

Le gouvernement français s'appuie sur les connaissances scientifiques, en particulier celles évaluées par le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), pour prendre position sur les outils potentiellement utilisables pour lutter contre le changement climatique. Parmi eux, le GIEC a identifié et évalué les méthodes de modification du rayonnement solaire, traduction du terme anglais Solar radiation modification (SRM). Ce sont à ces méthodes que se réfère l'expression « géo-ingénierie solaire » que nous préférons éviter tant est vaste la palette de méthodes couvertes par le terme géo-ingénierie. Plusieurs initiatives internationales ont émergé ces dernières années pour promouvoir la recherche sur le potentiel, les coûts et les effets indésirables possibles des différentes approches pour la SRM et pour identifier un cadre possible de gouvernance pour leur mise en œuvre, au motif que les effets négatifs de ces méthodes pourraient être moindres que les impacts d'un réchauffement mondial trop important qu'elles pourraient éviter. La France se tient informée sur l'évolution de ces initiatives mais ne les a jamais soutenues. Le non soutien de la France à la SRM se fonde sur les multiples interrogations qu'elles suscitent et sur leurs risques potentiels. Nous nous appuyons pour cela sur les tout derniers résultats présentés dans le rapport du Groupe de Travail II de GIEC publié en février 2022 et résumés ainsi dans le § B.5.5 de son résumé pour décideurs : Les approches de SRM, si elles devaient être mises en œuvre, introduiraient un large éventail de nouveaux risques pour les personnes et les écosystèmes, qui ne sont pas bien compris (confiance élevée). Les approches de SRM ont le potentiel de compenser le réchauffement et d'améliorer certains risques climatiques, mais un changement climatique résiduel important ou un changement par surcompensation se produirait à l'échelle régionale et saisonnière (confiance élevée). De grandes incertitudes et lacunes dans les connaissances sont associées au potentiel des approches de SRM pour réduire les risques liés au changement climatique (confiance élevée). La SRM n'empêcherait pas les concentrations atmosphériques de CO2 d'augmenter ni ne réduirait l'acidification des océans qui en résulterait si les émissions anthropiques se poursuivaient (confiance élevée).

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