Question de M. ALLIZARD Pascal (Calvados - Les Républicains) publiée le 26/01/2023

M. Pascal Allizard attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse à propos de la mésinformation scientifique des jeunes.
Il rappelle que depuis plusieurs années une partie de la jeunesse se montre de plus en plus sceptique vis-à-vis de la science et adhère à de nombreuses théories fantaisistes, aux para-sciences et à l'occultisme. Ce phénomène est aggravé par l'usage des réseaux sociaux.
Une récente étude montre qu'à peine un jeune sur trois considère positivement les bienfaits de la science pour l'humanité alors qu'ils étaient une majorité à le penser il y a cinquante ans.
Par conséquent, il souhaite connaitre les mesures envisagées par le Gouvernement pour lutter contre ces phénomènes et renforcer l'attractivité de l'apprentissage des sciences dans les établissements scolaires.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 18/05/2023

Pour lutter contre le scepticisme grandissant des jeunes envers les sciences et rendre ces dernières plus attractives, le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse (MENJ) se mobilise d'abord à travers les programmes d'enseignement. La sensibilisation à la méthode scientifique et à la compréhension de la différence entre savoir et croyance ou opinion est au coeur des programmes des enseignements scientifiques tout au long du parcours scolaire. Abordée dès le cycle 2, la méthode scientifique repose sur la pratique de l'observation, de l'expérimentation et de la mémorisation. Par la suite, elle est enseignée comme un outil pour raisonner et exercer l'esprit critique des élèves. Elle induit des méthodes actives qui impliquent particulièrement les élèves. Les programmes de sciences abordent par ailleurs directement les questions scientifiques qui font l'objet de théories fantaisistes sur les réseaux sociaux depuis le cycle 2 jusqu'au lycée, autour de thématiques comme l'astronomie et le climat, la théorie de l'évolution, l'action des virus en lien avec les politiques de prévention et la lutte contre la contamination et/ou l'infection. Les compétences travaillées en éducation aux médias et à l'information (EMI), éducation transversale, permettent également aux élèves d'apprendre à évaluer la qualité d'une source, à sélectionner une information scientifique de qualité, en distinguant faits et croyances, information scientifique vulgarisée et information pseudo-scientifique. Le MENJ met à disposition des enseignants des ressources de formation et d'accompagnement, qui ont pour but, d'une part, de dynamiser l'enseignement des sciences afin d'améliorer les performances et la culture scientifiques des élèves et inciter les jeunes à s'engager dans des carrières scientifiques et, d'autre part, de répondre aux éventuelles contestations d'enseignement dans le domaine des sciences. Le dispositif de certification des compétences numériques PIX aborde également la méthode scientifique via la vérification des sources. Par ailleurs, en complément des enseignements scientifiques, de nombreuses actions éducatives renforcent l'attractivité des sciences en privilégiant une pratique scientifique vivante fondée sur l'investigation, l'expérimentation et le lien avec le monde professionnel. Ces actions reposent le plus souvent sur un partenariat avec les différents acteurs du monde scientifique : laboratoires, organismes de recherche, musées scientifiques, centres de culture scientifique et technique, associations, etc. L'enjeu est celui de former des scientifiques, femmes et hommes, qui pourront contribuer, demain, à relever l'ensemble des défis sociétaux et environnementaux, et ainsi permettre aux citoyens de comprendre le bénéfice que la société tire de la science et de s'en faire les porte-voix, contre les discours qui la dénigrent.

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