Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 02/02/2023

Question posée en séance publique le 01/02/2023

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Laurent Burgoa. La Fédération française de la course camarguaise est placée sous la tutelle du ministère des sports. Or, après les corridas, ce sont maintenant nos traditions camarguaises qui sont menacées !

En effet, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, une cinquantaine d'élus animalistes ou écologistes, dont 11 sont membres du conseil municipal de Montpellier, ont mis le feu à la Camargue et à la Petite Camargue. Ils militent pour l'abolition des lâchers de taureaux dans nos rues, la suppression de l'utilisation d'un crochet lors des courses camarguaises, mais aussi l'interdiction des ferrades et de l'escoussure.

Nos festivités camarguaises représentent, au-delà d'un enjeu économique certain, une question culturelle importante pour de nombreuses communes dans les départements du Gard, mais aussi de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse.

Avant le grand rassemblement en faveur de nos traditions camarguaises prévu le 11 février prochain à Montpellier, ma question est double. Quelle est la position du Gouvernement face à ces menaces ? Et apporte-t-il son franc soutien à nos traditions ? (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – M. Hussein Bourgi applaudit également.)


Réponse du Ministère de la culture publiée le 02/02/2023

Réponse apportée en séance publique le 01/02/2023

M. le président. La parole est à Mme la ministre de la culture. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Rima Abdul-Malak, ministre de la culture. Monsieur le sénateur Burgoa, je ne vais pas pouvoir en deux minutes embrasser toutes les dimensions soulevées par votre question, d'autant que, en tant que ministre de la culture, je pensais vous répondre sur le dossier d'inscription au patrimoine immatériel de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) des courses camarguaises et de toutes les traditions qui y sont associées ! (Sourires.)

Vous n'en avez pas parlé, mais je tiens moi, en tant que ministre de la culture, à vous en parler. J'en profite pour saluer le travail qui a été réalisé, en 2021, par les sénatrices Catherine Dumas et Marie-Pierre Monier sur le patrimoine culturel immatériel. Tout cela est bien lié à votre intervention, puisque ce patrimoine culturel immatériel comprend les pratiques, les représentations, les expressions, les connaissances et les savoir-faire, mais aussi tous les instruments, les objets, les artefacts et les espaces culturels qui leur sont associés.

Récemment, nous avons obtenu l'inscription des savoir-faire de la baguette de pain. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. François Bonhomme. Pour ou contre la baguette de pain ?

Mme Rima Abdul-Malak, ministre. Nous en sommes très fiers. De nombreux dossiers nous parviennent tous les jours, qui nous intéressent également. Cela montre la richesse et la diversité des traditions locales appartenant au patrimoine français.

Je veux donc citer d'autres dossiers importants : le carnaval de Guyane, le Biou d'Arbois – fête annuelle vitivinicole dans le Jura (Nouvelles exclamations ironiques sur les mêmes travées.) –, les couvreurs zingueurs de Paris, l'Ori Tahiti – une pratique polynésienne culturelle et sociale très importante –, les Jeux floraux de Toulouse, qui sont des joutes poétiques vieilles de 700 ans… (Mêmes mouvements.)

M. Bruno Retailleau. Pour ou contre les Jeux floraux de Toulouse ?

Mme Rima Abdul-Malak, ministre. C'est l'occasion d'évoquer tous ces dossiers, mesdames, messieurs les sénateurs, et la richesse du patrimoine culturel immatériel français. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe SER.)

M. Daniel Laurent. Démission !

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour la réplique.

M. Laurent Burgoa. Madame la ministre de la culture, je ne vous en veux pas, mais je regrette que la ministre de tutelle de la Fédération française de la course camarguaise, à savoir Mme la ministre des sports, n'ait pas daigné répondre. Les gens de la bouvine apprécieront…

Mes chers collègues, en 1926, à la demande du marquis Folco de Baroncelli, le peintre Hermann-Paul a représenté la nation camarguaise au travers de sa désormais célèbre croix camarguaise. Celle-ci évoque nos gardians et nos pêcheurs. Elle incarne trois vertus : la foi, la charité et l'espérance. Eh bien, le peuple de Camargue espère que ses traditions perdureront, malgré les attaques des « anti-tout » ! (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – MM. Hussein Bourgi, Stéphane Ravier et Sebastien Pla applaudissent également.)

M. François Bonhomme. Olé !

M. le président. Je vous remercie, mes chers collègues, de ne pas transformer cet hémicycle en arène ! (Sourires.)

- page 611

Page mise à jour le