Question de M. HUSSON Jean-François (Meurthe-et-Moselle - Les Républicains) publiée le 16/02/2023

M. Jean-François Husson appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le déficit d'enseignants dans les écoles depuis la rentrée scolaire 2022.

Les métiers de l'enseignement font face à une crise de recrutement inédite.

Cette année, plus de 4 000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants, un taux historiquement bas, selon les chiffres du ministère de l'éducation nationale.

Près de 2 000 professeurs des écoles manquent à l'appel, en dépit du recrutement des 4 500 contractuels pour la rentrée 2022.

Face à ce déficit d'attractivité, certaines académies ont même recruté, sous forme de « speed dating », des enseignants avec peu ou pas d'expérience.

Malgré cela, une enquête du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale-union nationale des syndicats autonomes (Snpden-Unsa) révèle que 63 % des établissements, primaires et secondaires, déploreraient le manque d'au moins un professeur.

À ce constat s'ajoute la problématique du manque de remplaçants. Certains d'entre eux étant mobilisés à l'année, alors même que leur rôle se voudrait ponctuel.

Dans l'attente d'un remplaçant ou du retour de leur professeur, de nombreux élèves se retrouvent dans des classes qui ne correspondent pas à leur niveau. Il arrive également que plusieurs remplaçants interviennent dans une même classe, sans continuité de suivi ni de programme, plaçant les enfants dans de grandes difficultés d'adaptation.

En dépit de la promesse formulée en août 2022, « il y aura un enseignant dans chaque classe », force est de constater que de nombreux élèves ne disposent pas d'un enseignant face à lui à chaque heure de cours.

Aussi, il lui demande ce que le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour garantir l'accès au service public d'enseignement, gage de l'égalité des chances pour nos enfants.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 21/12/2023

Dans le premier degré, le nombre de recrutements ouverts au concours de professeurs des écoles à la rentrée 2022 avait été maintenu par rapport à la rentrée 2021. Le nombre d'inscriptions au concours, hors session supplémentaire, était en baisse avec 55 876 candidats en 2022 contre 100 482 en 2021. Cette évolution du nombre de candidats s'est traduite par une dégradation des rendements de concours d'environ 10 %. La diminution du nombre de candidatures enregistrées s'expliquait pour partie par la mise en oeuvre de la réforme de la place du concours. Par ailleurs une forte tension sur le marché de l'emploi qualifié pèse sur la capacité du ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse à recruter avec une attractivité suffisante, à l'instar de l'ensemble des concours de la fonction publique. Toutefois, il est à noter une augmentation des inscriptions aux concours ouverts à la session 2023 qui, avec 61 561 candidats dans le premier degré public, s'est traduite par une progression globale de 10,2 % par rapport à 2022. Les inscriptions aux concours externes et troisièmes concours de professeur des écoles, avec 56 146 candidats, ont progressé notamment de 9 %. Les inscriptions aux concours de recrutement d'enseignants du second degré public avec 94 255 candidats, dont 64 089 aux concours externes et troisièmes concours, ont également augmenté cette session à hauteur de 3 %. Par ailleurs, le ministère a poursuivi son travail de revalorisation des personnels et de transformation des métiers de l'éducation au sein d'un processus global d'amélioration des conditions de travail des personnels et du système éducatif. A la rentrée, chaque professeur a vu son salaire revalorisé de 125 à 250euros nets mensuels ; entre avril 2022 et janvier 2024, les salaires de professeurs auront été revalorisés de 11% en moyenne. Ainsi, dès le 1er septembre 2023, l'ensemble des professeurs ont bénéficié d'une hausse inconditionnelle de rémunération, quels que soient leur corps, leur statut (titulaire, contractuel ou stagiaire) ou leur ancienneté. Par ailleurs, afin d'augmenter significativement la rémunération des professeurs en début de carrière, la prime d'attractivité a été étendue au bénéfice des professeurs stagiaires et revalorisée pendant les quinze premières années de carrière (jusqu'à l'échelon 7 inclus). Ainsi, comme le Président de la République s'y était engagé, tous les professeurs titulaires commencent désormais leur carrière avec une rémunération supérieure à 2 100 euros nets par mois. En complément de la revalorisation des régimes indemnitaires, des mesures de carrière offrent de meilleures perspectives d'évolution professionnelle en facilitant et en accélérant l'accès aux grades supérieurs pour les deuxièmes moitiés de carrière. Ce passage facilité et accéléré aux grades supérieurs permettra aux professeurs de terminer leur carrière à des indices plus élevés qu'auparavant, ce qui constituera un avantage pour la liquidation de leur retraite. En outre, le ministère offre de meilleures conditions d'entrée dans le métier aux lauréats des concours. Depuis 2022, les services réalisés dans le secteur privé sont pris en compte à hauteur de deux tiers de leur durée pour déterminer l'échelon de départ des enseignants ayant réussi le concours de 3e voie. Ces conditions de reclassement ont été étendues en 2023 aux concours externes et internes, permettant à l'ensemble des lauréats d'entamer leur seconde carrière avec une rémunération plus attractive. Enfin, des missions nouvelles et attractives sont proposées aux professeurs volontaires afin d'améliorer la qualité du service public de l'éducation. Ces missions complémentaires au service d'enseignement permettent de répondre aux besoins des élèves et aux nécessités de fonctionnement des écoles et des établissements. Chaque mission ainsi définie fait l'objet d'une rémunération de 1 250 euros bruts par an, soit 3 750 euros bruts pour trois missions. Grâce à l'ensemble de ces mesures, le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse entend renforcer l'attractivité du métier enseignant et améliorer les conditions d'exercice.

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