Question de Mme JOSEPH Else (Ardennes - Les Républicains) publiée le 16/02/2023

Mme Else Joseph interroge M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur les problèmes et les inquiétudes que susciterait la mise en place d'une forêt primaire dans le massif forestier de l'Ardenne et qui toucherait notamment le parc naturel régional des Ardennes. Cette mise en place se traduirait par une gestion qui écarte toute intervention humaine afin de prévoir une « libre évolution ». Si cette perspective était retenue, cela conduirait à la cessation de nombreuses activités humaines et économiques. Un grand nombre d'activités qui contribuent au développement d'une forêt seraient donc menacées. Ainsi, il ne serait plus possible d'effectuer des promenades, des randonnées, du VTT, de l'escalade, de la cueillette, de la chasse, de l'affouage et des exploitations de toute sorte. Qui plus est, il faudrait plusieurs siècles pour arriver à une véritable forêt primaire correspondant aux objectifs demandés. La mise en place d'une forêt d'une étendue minimale de 70 000 hectares entre la France et trois autres pays, mais touchant le parc naturel des Ardennes, est une source d'inquiétude pour les différents acteurs. Elle n'est pas compatible avec la charte du parc. Elle lui demande donc ce que les pouvoirs publics envisagent face à ce projet, car il menace une gestion raisonnée et équilibrée qui respecte à la fois la nature et les exigences de développement et de mise en valeur de cette nature au bénéfice des humains.

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Transmise au Secrétariat d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de l'écologie


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de l'écologie publiée le 13/04/2023

La politique du Gouvernement en matière de protection des écosystèmes forestiers s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale des aires protégées portée par le Président de la République et qui prévoit de couvrir 30 % du territoire en aires protégées dont un tiers sous protection forte. Dans le cadre de cette stratégie, un réseau renforcé de réserves biologiques intégrales se met en place avec notamment la création d'une réserve intégrale de 3 000 hectares au coeur du parc national de forêts. Ces espaces en libre évolution constituent autant de refuges pour la biodiversité spécifique aux milieux forestiers, mais également des points de référence qui feront l'objet d'un suivi et d'une évaluation dans la durée permettant de faire progresser la connaissance des milieux forestiers et de leur biodiversité associée. Concernant la perspective de la mise en place d'une forêt en libre évolution de 70 000 hectares afin de restaurer une forêt primaire dans le massif de l'Ardenne, le Gouvernement est attentif à ce projet ambitieux qui doit être le reflet des choix exprimés et portés par le territoire, en cohérence avec les stratégies et programmes nationaux concernés et à leurs déclinaisons régionales.

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