Question de Mme JACQUEMET Annick (Doubs - UC) publiée le 30/03/2023

Mme Annick Jacquemet attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur l'augmentation significative de la consommation de « poppers » chez les jeunes. Selon la dernière enquête de l'observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) menée auprès d'adolescents de 17 ans, la consommation de ce produit a augmenté de 25 % depuis 2017, et de manière plus prononcée chez les filles que chez les garçons. Plus d'un Français de 17 ans sur deux avoue y avoir déjà goûté, ce qui en fait, après le cannabis, la substance psychoactive la plus répandue dans cette classe d'âge.
La situation est d'autant plus préoccupante que ces petits flacons de nitrites d'alkyle sont aujourd'hui peu onéreux, d'un accès facile (internet, buralistes, sex-shops, etc.) et légaux. Malgré les tentatives avortées d'anciens gouvernements d'interdire par décret la vente libre de ce produit en 2007 puis en 2011, notamment suite à un arrêt défavorable du Conseil d'État en date du 3 juin 2013, le pouvoir exécutif ne doit néanmoins pas renoncer à agir pour enrayer cette tendance inquiétante.
En effet, l'usage du popper n'est pas sans risque pour la santé en favorisant des problèmes cardiovasculaires, des malaises ou encore une diminution de l'acuité visuelle. La démocratisation de la consommation de ce produit exige une mobilisation de l'ensemble des acteurs publics et privés concernés, tout particulièrement en matière de prévention, notamment dans le cadre du plan gouvernemental de la lutte contre les drogues et les conduites addictives 2023-2027.
Ainsi, elle lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement concernant la mise en place de mesures de restriction de l'accès au popper, que le réseau français d'addictovigilance appelle de ses voeux.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 09/11/2023

Le terme « poppers » recoupe l'ensemble des préparations liquides, volatiles et inflammables, de dérivés du nitrite. Ces dérivés ont été initialement utilisés à visée thérapeutique pour traiter des maladies cardiaques, mais le sont désormais également, de façon détournée, dans des contextes d'intensification de l'excitation sexuelle et/ou festifs, à visée de mimétisme de sensation ébrieuse passagère du fait de leur haut potentiel de dilatation des vaisseaux sanguins. Selon l'observatoire français des drogues et des tendances addictives, les poppers constituent, chez les 18-64 ans, la deuxième substance illicite la plus expérimentée, derrière le cannabis, avec 8,7 % de personnes concernées en 2017. En 2022, 11% des jeunes de 17 ans avaient expérimenté ce produit. Avec le soutien du fonds de lutte contre les addictions, des mesures d'information sur les risques liés à la consommation de substances psychoactives incluant les poppers sont déployées par les acteurs de proximité vers les publics et milieux prioritaires (les jeunes et les milieux festifs). Le dispositif d'aide à distance Drogue-info-service http://www.drogues-info-service.fr est également à disposition du public, en cas de questions ou de difficultés liées à la consommation de produits ou de drogues. Des informations et conseils de réduction des risques liés à l'usage de poppers y sont publiés, ainsi que sur le site fil-santé-jeune.fr. De plus, depuis juillet 2019, sous l'impulsion conjointe des ministères chargés de la santé et de l'éducation nationale, l'ensemble des collèges et lycées de France mettent en place progressivement des partenariats avec des Consultations jeunes consommateurs (CJC), qui proposent aux jeunes et à leur entourage un service d'accueil, d'écoute, de conseil et d'orientation, assuré par des professionnels des addictions, dédié aux jeunes, totalement gratuit et confidentiel.

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