Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 18/05/2023

M. Bruno Rojouan attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur l'augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST) et plus particulièrement chez les jeunes.

Le bulletin de santé publique France VIH-IST du mois de décembre 2021 révèle des chiffres inquiétants sur l'augmentation des IST et souligne que leur provenance est concomitante à la baisse des dépistages.

En effet, « en 2020, [...] activité de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), qui avait augmenté entre 2013 et 2019, a diminué entre 2019 et 2020 (-14 %), en raison d'une baisse importante du recours au dépistage lors du 1er confinement au printemps 2020 ». La même année, « 2,3 millions de dépistages d'infection à chlamydia trachomatis (Ct) ont été réalisés par les laboratoires privés et environ 258 000 dans les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), soit des diminutions respectives de 6% et de 30 % par rapport à 2019 ».

L'agence nationale de santé publique explique que ces « baisses du recours au dépistage en 2020, observées à la fois pour le VIH et les IST bactériennes, peuvent laisser craindre un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections ».

Ces retards et cette propagation engendrent de lourdes conséquences puisque certaines maladies peuvent provoquer l'infertilité. D'ailleurs, un infectiologue à l'hôpital de Nice souligne que « les infections à chlamydia sont la première cause d'infertilité dans les pays occidentaux ».

Ainsi, il souhaite savoir quelles dispositions le Gouvernement compte mettre en place afin de sensibiliser et inciter les populations à effectuer des dépistages pour leur garantir une meilleure santé mais également de protéger celle des autres.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 07/12/2023

Dans le contexte de crise sanitaire liée à la Covid-19, une diminution globale du recours au dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) avait été observée en 2020, suivie cependant d'une reprise et d'une augmentation du dépistage en 2021. A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France vient par ailleurs de publier les indicateurs de la surveillance du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et des IST bactériennes en France actualisés pour l'année 2022. La feuille de route 2021-2024 de déclinaison de la Stratégie nationale de santé sexuelle (2017-2030), dans un objectif d'amélioration du recours au dépistage des IST, comporte une action spécifique ayant pour objectif de diversifier les opportunités de dépistage en ouvrant ce dépistage sans ordonnance dans les laboratoires de biologie médicale. Concrétisée dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, cette offre vient renforcer celle de VIH-Test, qui permet déjà de se faire dépister du VIH sans ordonnance avec une prise en charge à 100 % et sans avance de frais, dans l'ensemble des laboratoires de biologie médicale depuis le 1er janvier 2022. En parallèle, l'Assurance maladie a lancé à l'automne 2023 la plateforme numérique Mon Test IST de commande de kits d'auto-prélèvement pour le dépistage des infections à Chlamydia trachomatis et gonocoque à destination des jeunes de 18 à 25 ans éloignés du système de santé. Par ailleurs, lors de la 2ème édition de la semaine nationale de la santé sexuelle qui a eu lieu en juin 2023, le premier thème abordé était précisément celui de la prévention du VIH et des IST, avec plus de 150 actions déployées sur le territoire national. L'importance d'être informé sur la diversité et la complémentarité des outils de protection et de dépistage est bien connue. Une campagne nationale de promotion de la prévention combinée (dépistage, préservatifs, prophylaxie pré-exposition au VIH, traitement post-exposition au VIH, traitement comme prévention ou TasP) est ainsi menée par Ministère de la Santé et de la Prévention, en partenariat avec Santé publique France, qui diffuse depuis le 24 novembre le second volet de cette campagne intitulée « Tout le monde a des questions sur la sexualité ». La campagne a pour objectif d'inciter à recourir à la prévention combinée et au dépistage, en améliorant le niveau de connaissance de ces outils de prévention, dont certains sont encore méconnus. Cette campagne s'adresse au grand public mais aussi aux populations clés de la lutte contre le VIH, ainsi qu'aux professionnels de santé qui prescrivent ces moyens de prévention. Déclinée en TV, digital et affichage, elle retranscrit les questions les plus courantes sur la protection contre les IST et fait la promotion de la gratuité des certains outils de prévention. Enfin, suite à l'annonce du Président de la République le 8 décembre 2022, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 prévoit que les préservatifs (admis au remboursement, soit deux marques pour l'instant) sont délivrés sans ordonnance par les pharmacies et pris en charge à 100 % pour tous les jeunes hommes et femmes de moins de 26 ans.

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